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Le P+R de Viville reste l'option favorite du Luxembourg

Dans les limbes depuis 2014, le projet de P+R sur les anciens ateliers de la SNCB aux portes d'Arlon garde la préférence du Grand-Duché. Alors même que d'autres idées sont défendues par les élus wallons.

Pour François Bausch, l'utilisation du parking de l'ancien poste frontière de Sterpenich se constitue pas une alternative crédible au P+R de Viville.

Pour François Bausch, l'utilisation du parking de l'ancien poste frontière de Sterpenich se constitue pas une alternative crédible au P+R de Viville. © PHOTO: Guy Jallay/archive

Face à la hausse du nombre de frontaliers belges au Grand-Duché, les idées pour tenter d'améliorer leurs conditions de circulation ne manquent pas. La dernière en date consiste dans la transformation du parking de l'ancien poste frontière de Sterpenich en P+R et la création d'une liaison directe avec la gare de Kleinbettingen via une navette gratuite. Soutenue par les députés wallons Anne Laffut (MR) et Yves Evrard (MR), l'idée ne rencontre toutefois pas un écho favorable côté luxembourgeois.

Dans une réponse parlementaire publiée lundi, François Bausch (Déi Gréng) pointe du doigt plusieurs faiblesses d'un projet considéré comme peu adapté. Notamment car l'idée «nécessite deux changements de mode de transports en un laps de temps assez restreint, d'abord de la voiture individuelle vers une navette, puis de la navette vers les trains CFL». Autrement dit, la possibilité de voir se multiplier les problèmes de correspondance en cas de retard. Aussi bien de la navette que des trains.

Autre lacune repérée, la nécessité pour la navette de desservir «pendant toute la journée, chaque train s'arrêtant dans l'une ou l'autre direction à Kleinbettingen». Ce qui aurait pour conséquence «des coûts significatifs pour l'exploitant». Et enfin, «les surfaces près de la douane, situées intégralement sur le territoire belge, (...) ne se prêtent pas pour un P+R», assure le ministère de la place de l'Europe.

Lire aussi :Du plomb dans l'aile pour le P+R de Viville

Autant d'arguments destinés à valoriser la solution privilégiée depuis 2014, à savoir «l'idée d'aménager un P+R à Viville combiné à une desserte attractive par train». Bien que présenté comme «idéalement situé», l'aménagement du site des anciens ateliers de la SNCB avait toutefois été considéré comme non prioritaire par le gouvernement fédéral. Et repoussé au-delà de 2026. L'exécutif jugeant que les travaux sur la ligne 162 devaient être achevés avant de débuter ce chantier et que le nombre de places disponibles autour de la gare d'Arlon était suffisant.

Une analyse depuis remise en question par la nouvelle coalition au pouvoir à Bruxelles. Mi-novembre, le ministre Georges Gilkinet (Ecolo) indiquait vouloir effectuer une «remise à plat» du dossier avec son homologue de la Mobilité. Initialement prévue en décembre, la rencontre devrait se tenir «dans les prochaines semaines», selon le ministère de la place de l'Europe.

Lire aussi :«Remise à plat» envisagée du projet de P+R à Viville

A noter enfin que l'idée de prolonger sur l'A6 le concept en place sur l'E411, à savoir l'exploitation de la bande d'arrêt d'urgence pour les bus et les véhicules pratiquant le covoiturage, suit officiellement son cours. Mais à un rythme relativement modéré. «Les pré-études y relatives ont été entamées par l'administration des Ponts et Chaussées», précise la réponse parlementaire qui note que «tant que ces priorisations pour bus ne seront pas en place (...), il n'est pas prévu d'y faire circuler des lignes RGTR.» Présentée en 2018 et détaillée en 2019, l'idée devait voir le jour en 2023...

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