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Le premier radar-tronçon en phase de test

Deux dispositifs radar placés à quelques dizaines de mètres l'un de l'autre entre Gonderange et Waldhof représentent deux éléments d'un nouveau système de contrôle de vitesse. A compter du mois de janvier prochain, la section de 4,2 kilomètres flashera les contrevenants.

Les deux colonnes radar sont situées à seulement quelques dizaines de mètres l'une de l'autre sur la RN11

Les deux colonnes radar sont situées à seulement quelques dizaines de mètres l'une de l'autre sur la RN11 © PHOTO: Anouk Antony

Elles ont sans doute quelque peu déconcerté les usagers de la RN11 entre Waldhof et Echternach depuis le mois de septembre. Les deux colonnes radar placées à seulement quelques dizaines de mètres l'une de l'autre peu avant l'entrée dans la localité de Gonderange font partie d'un nouveau système qui contrôlera la vitesse des véhicules sur une section de 4,2 kilomètres à partir de janvier 2020.

Cette route rurale accidentogène qui traverse le Grünewald n'a pas été choisie au hasard par le ministère des Transports pour y implanter ce premier radar-tronçon au pays. En effet, cette ligne droite comme un i à trois voies traverse des zones inhabitées sur plusieurs kilomètres, et ce n'est qu'à l'entrée du village de Gonderange que les conducteurs sont sommés de ralentir à 70 km/h.

Selon Frank Stoltz, porte-parole de la Police, avec 20.000 excès de vitesse enregistrés l'an dernier, ce tronçon se situe «en quatrième position en la matière dans les statistiques nationales».

Lire aussi :De nouveaux radars-tronçon au Luxembourg d'ici fin 2019

Le but de ce système, déjà en vigueur depuis plus de dix ans en Autriche, en Grande-Bretagne ou encore en Pologne, est de déterminer la vitesse moyenne de chaque usager sur une distance plus ou moins longue.

Ainsi, le dispositif est censé empêcher les automobilistes de freiner à l'approche des emplacements des colonnes radar - souvent bien connus de tous -, avant d'accélérer à nouveau en toute impunité une fois passé ledit radar. Chose qui n'est désormais plus possible sur ce tronçon de 4,2 kilomètres entre Gonderange et Waldhof. Car le dispositif y enregistre tous les conducteurs dépassant les 90 km/h autorisés.

© PHOTO: Anouk Antony

Concrètement, deux colonnes radar sont installées aux deux extrémités du tronçon concerné, une colonne de détection et une clignotante. Dès qu'un véhicule pénètre dans le champ de mesure, la première colonne photographie sa plaque arrière et estampille l'image avec un horodatage. Le principe est le même lorsque le véhicule quitte le tronçon au niveau de la seconde colonne de détection.

Le système calcule automatiquement la vitesse moyenne du véhicule entre l'entrée et la sortie du tronçon. Si celle-ci excède la limite - moins la tolérance de 3% -, la dernière colonne radar flashe également le véhicule, cette fois par l'avant, afin que de pouvoir identifier le conducteur.

Selon le ministère des Transports, le système est déjà opérationnel depuis la fin septembre, mais les premiers mois représentent une phase-test destinée à corriger d'éventuelles erreurs du logiciel. Les radars du pays lisent mal les plaques d'immatriculation «dans moins de 3% des cas», selon François Bausch, mardi. Le premier radar-tronçon du Luxembourg devrait véritablement entrer en fonction à la fin de l'année 2019 ou au début de 2020.

Quid de la protection des données?

Du point de vue de la protection des données, le fonctionnement du radar-tronçon pose question: la principale préoccupation vient du fait que les colonnes de détection enregistrent en permanence les plaques d'immatriculation de tous les véhicules qui passent, ce compris ceux dont la vitesse est réglementaire.

Un point que les députés Léon Gloden et Jean-Marie Halsdorf (CSV) ont déjà soulevé dans une question adressée à François Bausch (Déi Gréng), le ministre de la Mobilité et des Travaux publics.

Les données des conducteurs respectueux de la loi sont immédiatement effacées

Dans sa réponse, François Bausch explique que «la question est prise très au sérieux et qu'un groupe de travail appelé "Contrôle et sanction automatisés" s'occupe de cette question de la protection des données au Luxembourg. Le logiciel du radar-tronçon, qui traite également les données relatives aux infractions de vitesse, est en cours de développement. C'est l'administration des Ponts & Chaussées qui est responsable du système.»

«Les données (la plaque d'immatriculation, l'heure et le sens du trajet) des conducteurs respectueux de la loi sont immédiatement effacées», assure pour sa part Ralph Di Marco, le porte-parole de l'administration des Ponts & Chaussées.

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