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Le recrutement communal passe en mode 2.0

Modernisation, digitalisation et centralisation : tels sont les trois grands axes de la réforme de l'examen d'accessibilité au secteur public local. L'objectif est de retrouver les bonnes personnes aux bonnes places.

Dès le 5 février, le recrutement dans le secteur communal sera facilité par la modernisation, la digitalisation et la centralisation, via la plateforme «Govjobs».

Dès le 5 février, le recrutement dans le secteur communal sera facilité par la modernisation, la digitalisation et la centralisation, via la plateforme «Govjobs». © PHOTO: Shutterstock

Jean-François Colin

Le ratio de 68% d'échecs observé à l'examen d'accessibilité en 2018 a constitué «une motivation pour opérer une profonde réforme du recrutement dans le secteur communal», reconnait la ministre de l'Intérieur, Taina Bofferding (LSAP). Aussi, dès mars 2019, avait-elle annoncé une prochaine réforme; elle l'a présentée mardi. A partir du 5 février, les règles du jeu changeront donc pour les 2.000 hommes et femmes s'inscrivant chaque année pour obtenir un poste dans l'une des 102 communes du pays. L'examen sera «modernisé, digitalisé et centralisé».

Désormais, l'intégration d'une rubrique «secteur communal» au site www.govjobs.public.lu crée un parallélisme avec le recrutement de l'Etat. Ainsi, «nous centralisons les démarches d'embauche dans l'ensemble du secteur public», explique Marc Hansen (DP), ministre de la Fonction publique. L'épreuve d'aptitude générale sera d'ailleurs commune aux secteurs étatique et communal.

437 admis en stage

Depuis juin 2018, six sessions d'épreuve d'aptitude générale ont été organisées. Elles ont accueilli 12.838 candidats, qui ont considérablement gonflé le recrutement des fonctionnaires. De quoi faire passer de 163 admissions au stage en 2017, à 437 en 2019.

La plateforme «Govjobs» comporte désormais un onglet «Secteur communal»

La plateforme «Govjobs» comporte désormais un onglet «Secteur communal» © PHOTO: Capture d'écran

Cette centralisation s'opère sur la plateforme de recrutement «Govjobs». Le site a reçu plus de 3,6 millions de visites, dont 1,5 million de visiteurs uniques, depuis sa mise en ligne en avril 2017. L'ambition est de «proposer un recrutement professionnel et digitalisé».

La modernisation de l'examen d'admissibilité au secteur communal permettra aussi d'adapter au mieux les questions du concours aux besoins réels des communes. Par exemple, dans le cas du recrutement d'un agent technique, l'accent sera mis davantage sur le raisonnement numérique et mécanique, la gestion des priorités, la résolution des problèmes, la prise de décision, ainsi que les compétences sociales et comportementales. Exit les dictées, le résumé et l'analyse d'un texte en français et en allemand ou encore les questions portant sur l'histoire et la culture luxembourgeoises. Bref, les compétences pratiques plutôt que le savoir académique.

«Cette nouvelle approche dans le sens d'une adaptation aux besoins et aux profils vraiment demandés devrait motiver plus de candidats à venir se présenter», espère Taina Bofferding.

Lire aussi :Vers plus d'autonomie pour les communes

Au-delà du fond, la procédure d'inscription, comme l'examen lui-même seront à l'avenir 100% digitalisés via «Govjobs», «comme c'est déjà le cas pour les autres examens dans la fonction publique», précise la locataire du n°19, rue Beaumont. Cette avancée fait écho à une des priorités annoncées en décembre 2018 dans l'accord de coalition 2018-2023.

La réforme intervient dans la foulée d'une autre, axée sur la simplification administrative de la surveillance par l'Etat de la gestion des communes. Présentée la semaine dernière, cette avancée législative offre notamment la possibilité aux communes d'engager du personnel sans approbation du ministère de l'Intérieur. Pour rappel, selon les dernières données, le nombre de fonctionnaires et employés des 102 communes du pays s'élevait en 2017 à quelque 5.500, contre 3.300 en 2000.

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