Le refus des mesures covid s'exprime dans la rue
Le Knuedler, samedi, a servi de cadre à plusieurs rassemblements. Contre le masque, contre les mesures sanitaires ou contre la fermeture des cafés-restaurants : le virus de la protestation gagne du terrain.
Messages clairs pour ces contestataires venus s'exprimer une nouvelle fois au centre de la capitale. © PHOTO: Chris Karaba
(pj avec Volker BINGENHEIMER) - Un même lieu, deux regroupements. En ce samedi après-midi, le Knuedler a accueilli quelques dizaines de personnes heurtées par la tournure prise par la gestion de la crise covid dans le pays. D'un côté, une marche silencieuse protestant contre la fermeture prolongée des bars et restaurants, de l'autre des opposants à la vaccination comme au port du masque ou au dépistage massif mis en place dans le pays.
Les protestataires contre les mesures gouvernementales étaient facilement reconnaissables : nul ne portait de masque. © PHOTO: Chris Karaba
Ainsi, onze mois après l'apparition du covid-19 au Grand-Duché, l'expression de certaines colères commence à remonter à la surface et se faire visible. Trop de limitation des libertés pour les uns, coup fatal porté à leur activité professionnelle pour les autres : les motifs peuvent varier mais les réseaux sociaux commencent à en témoigner comme jamais.
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Il en est ainsi au sein du secteur hôtellerie-restauration sérieusement malmené par la crise et les fermetures administratives décidées par le gouvernement. Une fermeture prolongée maintenant jusqu'à la fin du mois de janvier, a minima. Place d'Armes, sous une bannière flanquée du slogan «Mir gi vergiess» (trad. «Nous sommes les oubliés»), de nombreux propriétaires de cafés, restaurants et d'hôtels se sont retrouvés. Calmement, tous vêtus de noir comme portant le deuil de leur métier.
Secteur le plus mis à mal, l'HORESCA peine non seulement à s'en sortir économiquement mais à faire entendre ses doléances auprès des dirigeants politiques. Tout comme les représentants de la profession souhaitant faire bouger les choses se multiplient, au risque de créer la cacophonie dans leurs revendications.
Jeudi encore, alors qu'il allait par ailleurs annoncer la fermeture dominicale des commerces les quatre dimanches de soldes, le ministre Lex Delles (DP) a pourtant assuré à ces entrepreneurs que leurs dossiers de chômage partiel allaient être traités au mieux, que l'administration fiscale allait faire montre d'un peu de retenue dans le rappel des arriérés d'impôts à payer ou que l'aide pour les coûts non couverts (frais fixes) allait se montrer plus accessible. Pas de quoi visiblement calmer leurs craintes de mise en faillite possible.