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Le secteur de la construction souffre de la pandémie

Si la très grande majorité des chantiers ont effectivement repris au Luxembourg, «nous travaillons malheureusement avec des marges négatives aujourd'hui», révèle ce lundi Jean-Marc Kieffer, président du groupement des entrepreneurs, et explique pourquoi.

Sur les chantiers, les ouvriers «ont bien compris les mesures et les respectent bien», assure le président du groupement des entrepreneurs.

Sur les chantiers, les ouvriers «ont bien compris les mesures et les respectent bien», assure le président du groupement des entrepreneurs. © PHOTO: Pierre Matgé

Maurice Fick

(MF) – Les ouvriers du bâtiment étaient les pionniers du déconfinement puisque les chantiers ont rouvert il y a deux semaines déjà. Une reprise qui s'était faite dans la douceur, ne serait-ce que parce que les gestes de protection et de distanciation sont venus chambouler la donne. Dan Kersch (LSAP), ministre du Travail, avait prévenu que «le monde du travail ne serait plus le même qu'avant».

«95 à 100% des chantiers sont à nouveau ouverts» a expliqué ce lundi matin, Jean-Marc Kieffer au micro de RTL en rajoutant que dans l'ensemble «ça roule bien». Le président du groupement des entrepreneurs reconnaît cependant que la reprise a été un peu chaotique du fait du temps pris par les entrepreneurs pour s'organiser et mettre en application un guide ficelé à la hâte.

Lire aussi :Le déconfinement démarre en douceur

Alors que Paulette Lenert (LSAP), ministre de la Santé, a annoncé le dépistage de toute la population endéans un mois et que des craintes de contamination au covid-19 ont émergé suite à l'ouverture des chantiers, Jean-Marc Kieffer est d'avis «qu'il faut massivement mener des tests dans nos rangs». D'autant que ses homologues européens lui ont indiqué que suite aux tests systématiques menés sur les chantiers, «la moitié des personnes testées positivement, n'ont pas de symptômes».

Entre-temps les ouvriers «ont bien compris les mesures et les respectent bien» du fait qu'ils portent bien le masque «y compris quand les deux mètres de distanciation peuvent être tenus». L'impact économique global des quatre semaines d'arrêt forcées dues au coronavirus «n'est pas encore mesurable» mais ne fera que ternir un tableau plutôt gris pour le secteur de la construction depuis que la concurrence «a fait réduire les marges à 3,3% en moyenne en Europe» suite à la crise financière. Avant cette crise sanitaire «nous avions déjà de très faibles marges», assure le président du groupement.

Lire aussi :L'arrêt des chantiers concerne plus de 30.000 personnes

Le chômage partiel ne sauvera pas tout et les mesures à tenir sur un chantier le ralentissent inévitablement. Elles auront des répercussions sur le portefeuille. Jean-Marc Kieffer table sur «5 à 10% de coûts supplémentaires», de sorte que «nous travaillons malheureusement avec des marges négatives aujourd'hui».

Les surcoûts liés aux mesures et retards , consécutivement à la pandémie seront-ils répercutés sur le client ? «C'est trop tôt pour le dire», estime le représentant du secteur de la construction mais «pour les nouveaux contrats, on ne passera pas à côté, ce sera facturé», aux particuliers.

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