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Le secteur du nettoyage espère une hausse des salaires

Alors que la nouvelle convention collective est toujours en cours de négociation, l'OGBL revendique de «meilleures conditions de travail» pour les 11.000 travailleurs du milieu.

La convention collective du secteur est arrivée à échéance le 29 janvier 2020 alors que les négociations entre la Fédération des entreprises de nettoyage et les syndicats ont débuté en octobre 2019.

La convention collective du secteur est arrivée à échéance le 29 janvier 2020 alors que les négociations entre la Fédération des entreprises de nettoyage et les syndicats ont débuté en octobre 2019. © PHOTO: Shutterstock

(ER avec ndp) - La pandémie de covid-19 a mis en avant l'importance de la désinfection. Le personnel de nettoyage est d'ailleurs sur le front depuis le déconfinement et assure l'entretien des locaux dans les écoles, les hôpitaux ou encore les bureaux. Malgré une hausse de la charge de travail à la suite de la crise sanitaire, le secteur est toujours dans l'attente d'une augmentation des salaires. Selon l'OGBL, plus de 11.000 employés au Luxembourg attendent un geste.

«La crise du coronavirus a montré l'importance du travail souvent invisible du personnel de nettoyage. Malheureusement, ce travail social n'est pas suffisamment reconnu dans notre société. La crise exige donc de meilleures conditions générales pour ces salariés», estime Estelle Winter, secrétaire syndicale de l'OGBL, chez nos confrères du Luxemburger Wort.

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Alors que la convention collective est arrivée à échéance le 29 janvier dernier, les négociations entre la Fédération des entreprises de nettoyage et les syndicats OGBL et LCGB ont débuté depuis... octobre 2019. «Nous souhaitons que le travail essentiel soit davantage reconnu. La profession doit également bénéficier d'une plus grande reconnaissance professionnelle ce qui signifie une augmentation des salaires», précise Estelle Winter.

Et la représentante du syndicat de demander plus de clarté concernant les contrats à temps plein. Bien que la majorité du personnel de nettoyage dispose de contrats indéterminés (87 % en mars 2019), 11% des employés du secteur ont en leur possession un contrat à durée déterminée, un pourcentage plus élevé que dans les autres domaines de l'économie (6%). De plus, les contrats à durée déterminée proposés sont le plus souvent de très courte durée. Par exemple, 12% des travailleurs sous contrat à durée déterminée ont un contrat de moins d'un mois, contre 3% dans des secteurs comme l'hôtellerie, la restauration ou encore la sécurité privée.

Revalorisation salariale

Dans ses revendications, l'OGBL demande l'introduction d'une restriction sur la distance à parcourir pour se rendre sur le lieu de travail. Cela devrait s'appliquer, par exemple, lorsqu'une entreprise est délocalisée ou lorsque le lieu de travail est modifié. Le personnel de nettoyage travaille souvent dans des lieux qui changent constamment «mais il doit payer ses propres frais de déplacement», regrette encore Estelle Winter.

Estelle Winter

Estelle Winter © PHOTO: Chris Karaba

Dans ses revendications, l'OGBL demande l'introduction d'une restriction sur la distance à parcourir pour se rendre sur le lieu de travail. Cela devrait s'appliquer, par exemple, lorsqu'une entreprise est délocalisée ou lorsque le lieu de travail est modifié. Le personnel de nettoyage travaille souvent dans des lieux qui changent constamment «mais il doit payer ses propres frais de déplacement», regrette encore Estelle Winter.

L'OGBL souhaite également que la convention collective s'applique au personnel de nettoyage travaillant pour le compte de ménages privés. «Avec la crise sanitaire, ces travailleurs ne recevront pas d'indemnité de chômage partiel financée par le gouvernement parce qu'ils ne sont pas couverts par une convention collective. Nous voulons donc que tous les employés soient traités sur un même pied d'égalité.»

Avec des possibilités de formation moins nombreuses que dans d'autres domaines, la manipulation de produits chimiques dangereux et un risque de blessure élevé, le secteur du nettoyage ne bénéficie pas d'une image très positive et proposer de «meilleures conditions salariales» devrait lui permettre de changer son image. «Après 20 ans de négociations collectives dans l'industrie, les salaires sont juste au-dessus du salaire minimum, soit environ 5,5% de plus. Il y a eu une augmentation de 0,57 centimes en 20 ans», affirme Estelle Winter.

Des négociations difficiles

Outre l'introduction d'un treizième mois de salaire, le syndicat demande également un droit aux congés supplémentaires en fonction des années de service mais aussi une augmentation de la prime pour «travail dangereux». «Nous souhaitons également que toutes les heures supplémentaires prestées soient payées comme telles, soit au moins 140 pour cent du salaire horaire.»

Toutes ces revendications sont sur la table depuis le mois de mars mais «aucun progrès n'a été réalisé», regrette Estelle Winter. La Fédération des entreprises de nettoyage «ne donne aucune réponse concrète à nos demandes» tout en rappelant «qu'en période de crise sanitaire, ce n'est pas le moment de prendre les décisions appropriées».

Seule avancée dans ce dossier, la Journée de l'Europe a été incluse dans le quota des jours fériés légaux. «La crise sanitaire ne doit pas servir d'argument contre les négociations collectives. Le secteur du nettoyage a, jusqu'à présent, traversé la crise beaucoup mieux que d'autres secteurs et certaines entreprises ont même pu en tirer profit», conclut Estelle Winter.

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