«Le sud ne sera pas une cité dortoir de la capitale»
Alors que le processus de réhabilitation des anciennes friches de Schifflange et des Lentilles Terres Rouges a été lancé, Claude Turmes (Déi Gréng), ministre de l'Aménagement du territoire détaille le futur de ces sites.
L'aménagement futur des friches du sud du pays aboutira à la mise en place d'écoquartiers, selon Claude Turmes. © PHOTO: Chris Karaba
Partie intégrante de l'histoire du pays, les friches industrielles du sud du pays feront aussi partie de son futur. Via leur réhabilitation destinée notamment à faire émerger de nouvelles zones d'habitation. Un enjeu colossal pour le Grand-Duché qui enregistre à l'heure actuelle une arrivée de quelque 11.000 nouveaux habitants chaque année. Soit l'équivalent de la population de la commune de Bettembourg.
Interrogé vendredi par le Luxemburger Wort sur le foncier disponible et le contrepoids éventuel que cela représenterait face à Luxembourg-Ville, Claude Turmes (Déi Gréng), ministre de l'Aménagement du territoire, indiquait vouloir «renforcer la création d'emplois dans cette partie du pays». Et ce, afin de ne pas la transformer «en cité dortoir de la capitale».
La friche entre Schifflinge et Esch pourrait être peuplée à l'avenir de 10.000 habitants. © PHOTO: Pierre Matgé
En clair, le ministre écologiste entend poursuivre la politique entamée au cours des dernières années pour faire passer le sud «d'activités industrielles traditionnelles à un lieu d'innovation». A l'image du site de Belval, nouveau coeur du secteur de la recherche, ou bien encore du site du 1535° à Differdange, épicentre des industries créatives. Aucun détail quant aux nouveaux secteurs visés n'a toutefois été donné.
Sur la question de la dépollution des sols, Claude Turmes assure que «le Luxembourg possède, avec la Suisse, les normes les plus strictes en matière d'assainissement» et indique que les zones concernées bénéficieront «du même concept que celui mis en place pour le site de Belval». A savoir des investissements qui seront progressivement amortis via la vente de parcelles.
Partie intégrante du patrimoine, une partie des friches actuelles devrait être conservée. © PHOTO: Lex Kleren
Comme pour les transformations en cours à Dudelange ou à Wiltz, les 62 hectares répartis entre Schifflange et Esch-sur-Alzette devraient bénéficier d'un «label écoquartier made in Luxembourg», selon Claude Turmes qui mise sur la création de bâtiments n'émettant pas de CO2, utilisant au maximum les ressources disponibles et desservis via la mobilité douce.
Et ce dernier de citer l'exploitation potentielle «d'une anomalie géologique située à 500 ou 600 mètres de profondeur», source de chaleur qui pourrait alimenter les futures constructions. Sur tout ou partie du site, en fonction des résultats des analyses en cours. Pour rappel, le programme urbanistique prévoit d'utiliser entre 50 et 60% des friches pour la création de logements et entre 20 et 25% pour des bâtiments publics, dont quatre écoles et un lycée.
Le nouveau quartier ne devrait pas être équipé de garages souterrains, afin de favoriser la mobilité douce. © PHOTO: Lex Kleren
En ce qui concerne la mobilité douce du site, le locataire du ministère de la Place de l'Europe évoque non seulement la connexion vers le train, le futur tram rapide ou bien encore le nouveau réseau de bus RGTR mais aussi l'absence de parkings souterrains pour inciter à l'utilisation prioritaire des transports en commun ou du vélo.