Le «Suneo Park» prêt à s'ancrer aux lacs de Weiswampach
Pile un an après le référendum qui s'était soldé par une opposition claire au projet, les travaux de construction du premier village-vacances du Luxembourg devraient démarrer au nord du pays dès septembre.
Aux yeux du conseil échevinal de Weiswampach , les plans du groupe d'investisseurs belges Lamy promettent un projet touristique phare alors que les opposants locaux y voient un cauchemar démesuré entre les deux lacs. © PHOTO: Projection: Lamy Group
(Maurice Fick avec John Lamberty) – Le centre de loisirs et de vacances de Weiswampach et ses deux lacs artificiels de six hectares vivent un bel été touristique. Non seulement l'eau n'y est pas troublée comme au Stausee mais «le lac n'a pas vu autant de visiteurs depuis plus de dix ans», se réjouit Serge Pütz, propriétaire de la buvette. Se pose la question de savoir si le centre de loisirs vit son dernier été dans son actuelle configuration ?
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Rien n'est moins sûr. Voilà plus de deux ans que le groupe d'investisseurs belges Lamy et la commune de Weiswampach projettent de construire un village-vacances - le premier du pays- à quelques encablures à peine des frontières belges et allemandes. Baptisé le «Parc de loisirs des lacs de Weiswampach», le projet d'envergure comprend un hôtel de standing, avec restaurant et centre de wellness, un «fun park», un «natura park» pour fans d'accrobranche et de tyrolienne, et un «cable park» pour pratiquer ski nautique et wakeboard.
Depuis fin avril 2020, le groupe Lamy propose déjà à la vente les chambres, duplex familiaux ou studios du complexe hôtelier qui sera géré par la société Sohoweis. Les modalités d'investissement et avantages fiscaux sont mis en avant, tout comme la plus-value immobilière de 2% par an. Mais aucun tarifs.
Un an après le référendum municipal qui s'était soldé par un «non» clair (60,10% d'électeurs contre), le projet de création du parc de loisirs est pourtant sur les bons rails. Avant même le scrutin, Henri Rinnen, bourgmestre de Weiswampach, avait clairement affiché que ce dernier ne serait que consultatif et qu'il ne souhaitait pas voir le projet tomber à l'eau. Il était déjà trop tard pour une volte-face. Les plans étaient déjà bien avancés et le risque d'être montré du doigt pour des coûts d'étude et de développement déjà investis, trop grand.
Après enquête du Luxemburger Wort il apparaît en cette fin d'été 2020 qu'«à la mi-septembre, les pelleteuses entameront la première phase de travaux». Les autorisations de l'Administration de la gestion des eaux sont en cours et celles de l'Administration de l'Environnement ne sauraient se faire attendre. Avec un bilan écologique approprié et équilibré, assure Henri Rinnen. Le permis de bâtir et la garantie d'exécution pour la première phase sont sur la table depuis un certain temps déjà.
Contesté par la biais du référendum, le bourgmestre Henri Rinnen, reste convaincu que le projet est une réelle plus-value pour le tourisme régional et ses administrés. © PHOTO: John Lamberty
Après enquête du Luxemburger Wort il apparaît en cette fin d'été 2020 qu'«à la mi-septembre, les pelleteuses entameront la première phase de travaux». Les autorisations de l'Administration de la gestion des eaux sont en cours et celles de l'Administration de l'Environnement ne sauraient se faire attendre. Avec un bilan écologique approprié et équilibré, assure Henri Rinnen. Le permis de bâtir et la garantie d'exécution pour la première phase sont sur la table depuis un certain temps déjà.
Le bourgmestre, tout comme l'échevin Nobert Morn, restent persuadés que le projet représente une plus-value pour leurs administrés mais aussi l'attractivité touristique de la région. Forts du résultat du référendum, les opposants au projet fédérés au sein de la Biergerinitiativ Gemeng Wäiswampich ne voient pas du tout l'affaire du même œil.
«Au lieu d'impliquer les citoyens et d'organiser un concours d'idées public, on laisse simplement le terrain à un investisseur et son projet surdimensionné pour un bail ridicule de 25.000 euros par an. Pour ce prix, d'autres personnes auraient sans nul doute montré de l'intérêt et proposé des idées», déclare Pol Holweck, président de l'initiative. Pour elle, la plus-value ne peut être dans le projet mais est constituée par l'environnement naturel du site.
Président de la Biergerinitiativ Gemeng Wäiswampich, Pol Holweck défend que via le référendum «une majorité de citoyens nous ont confirmé». © PHOTO: John Lamberty
Le bourgmestre rétorque à ses opposants que «la zone des lacs dispose d'un potentiel bien trop important pour qu'on y maintienne simplement un camping de plus en y investissant beaucoup d'argent». Il est convaincu que le futur parc de loisirs sera couronné de succès. Et préconise: «Peut-être que dans quatre ou cinq ans, lorsque le projet sera mis en œuvre, nous devrions refaire un référendum. Qui sait quel résultat en sortira alors...».