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Campagne électorale

Législatives: où placer les têtes de liste?

Les chefs de file pour les élections législatives sont (presque) connus, il s'agit maintenant de déterminer qui mènera les listes dans les districts.

Ils pourraient être des visages régionaux de premier plan pour la pêche aux voix: Yuriko Backes (DP-centre), Henri Kox (Déi Gréng-ouest), Martine Hansen (CSV-nord) und Georges Engel (LSAP-sud)

Ils pourraient être des visages régionaux de premier plan pour la pêche aux voix: Yuriko Backes (DP-centre), Henri Kox (Déi Gréng-ouest), Martine Hansen (CSV-nord) und Georges Engel (LSAP-sud) © PHOTO: Gerry Huberty, Anouk Antony, Marc Wilwert

De Michèle Gantenbein, Simone Molitor, Marc Schlammes et Annette Welsch

Deux femmes. Deux hommes. Lors du choix de leur tête de liste en vue des élections législatives, les quatre partis - CSV, Déi Gréng, DP et LSAP - qui se sont partagé le pouvoir jusqu'à présent, ont respecté la parité hommes-femmes. Il y a cinq et dix ans, les têtes de liste étaient encore un domaine exclusivement masculin.

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Or, le système électoral luxembourgeois veut que la tête de liste ne se présente que dans une seule circonscription. Il est donc important pour les stratèges du parti de faire le choix personnel adéquat dans les trois autres circonscriptions. Les statuts du parti indiquent la direction à suivre.

Déi Gréng : modification des statuts pour la tête de liste

Les Déi Gréng doivent d'abord adapter ces statuts du parti pour que Sam Tanson puisse également être la tête de liste nationale. Une résolution en ce sens sera adoptée le 25 février, lorsque les Verts présenteront leur programme électoral cadre pour les élections municipales. Début mars, les districts devront ensuite attribuer les deux premières places de la liste de manière paritaire. Parmi ces huit candidats, le 28 mars, un congrès extraordinaire désignera la tête de liste, presque certainement Sam Tanson, comme l'a proposé le vice-Premier ministre François Bausch.

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Son élection est quasiment sans alternative, car Sam Tanson s'est établie comme la femme politique la plus populaire de Déi Gréng. Elle devrait être secondée au centre par François Benoy, qui défiera Lydie Polfer (DP) le 11 juin prochain lors des élections municipales en tant que candidat à l’hôtel de ville. En outre, François Bausch, qui ne brigue plus de mandat ministériel après dix ans, sera considéré comme un garant des voix.

Alors que le duo de tête de 2018 s'impose au nord avec Stéphanie Empain et le ministre Claude Turmes, Déi Gréng doit compenser à l'est et au sud avec les départs de ses poids lourds politiques Carole Dieschbourg, Félix Braz et Roberto Traversini.

Au sud, même si Djuna Bernard constitue une alternative, cette tâche devrait revenir à la nouvelle ministre Joëlle Welfring. Son pendant masculin pourrait revenir à Meris Sehovic, son coprésident. La cheffe du groupe parlementaire Josée Lorsché, troisième en 2018 en tant que tête de liste régionale, reste un pari sûr pour les Verts.

Comme par le passé, Henri Kox devrait mener la liste de l'est - mais pour la première fois en tant que ministre. Si la députée Chantal Gary devait s'y joindre, la double direction serait une affaire de famille : elle est une nièce de Kox.

Le 1er juillet, Déi Gréng prévoit d'adopter ses quatre listes pour les élections à la Chambre. En l'état actuel, le parti compte neuf députés.

CSV : candidatures simples ou doubles dans les districts

Si la proposition est approuvée mercredi prochain par le conseil national du CSV, Luc Frieden, un homme politique expérimenté et connu dans tout le pays, qui était autrefois pressenti pour succéder au Premier ministre Jean-Claude Juncker, montera sur le ring.

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En revanche, la question des têtes de liste régionales est encore totalement ouverte. Les statuts adoptés en 2022 offrent une flexibilité maximale, tant en ce qui concerne la présentation des têtes de liste (candidat unique, double tête de liste, parité ou non) que dans le temps.

Au plus tard douze semaines avant la date des élections, les listes de candidats doivent être adoptées par les congrès de district. Le CSV a donc encore un bon mois après les élections municipales du 11 juin prochain pour voter sur les listes de candidats.

Il n'a pas encore été décidé si le parti se présentera au niveau des districts avec des candidats individuels comme en 2018. À l'époque, les têtes de liste régionales s'appelaient Martine Hansen (nord), Françoise Hetto-Gaasch (est), Marc Spautz (sud) et Claude Wiseler (centre).

Si le modèle est maintenu, le nord devrait à nouveau faire campagne avec Martine Hansen à sa tête. Au centre, la tête de liste s'appellerait Luc Frieden, tandis qu'au sud, Gilles Roth, qui a également été pressenti comme tête de liste nationale, pourrait diriger le parti - à moins que Marc Spautz ne lui dispute le rôle de leader. Françoise Hetto-Gaasch s'étant retirée de la politique active début 2022, le député-bourgmestre Léon Gloden de Grevenmacher aurait de bonnes chances de devenir tête de liste, mais la co-secrétaire générale Stéphanie Weydert entrerait également en ligne de compte. Dans ce cas, la parité serait respectée au niveau régional.

Si le CSV opte pour une double direction paritaire et poursuit l'objectif du renouveau, la coprésidente Elisabeth Margue aurait de bonnes chances aux côtés de Luc Frieden. À l'est, le duo pourrait s'appeler Gloden-Weydert, et au sud, la députée Nancy Kemp-Arendt, l'échevine de Sassenheim Nathalie Morgenthaler ou sa conseillère communale, Anne Logelin, pourraient se battre pour les voix avec Gilles Roth. Au nord, un renouveau serait possible avec le co-secrétaire général Christophe Hansen, le conseiller communal de Diekirch Charles Weiler ou Jeff Boonen aux côtés de Martine Hansen.

DP : chef de parti, président de groupe et secrétaire général dans le même district

Même si le DP n'a pas encore confirmé officiellement la candidature nationale de Xavier Bettel, cela ne devrait être qu'une formalité. S'il défend son poste de Premier ministre, il s'agira de son troisième mandat. Lors du référendum de 2015, les trois partis gouvernementaux s'étaient pourtant engagés en faveur d'une limitation des mandats ministériels à deux législatures. Le peuple n'était pas de cet avis : 70% se sont prononcés contre.

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Dans une interview au Luxemburger Wort en octobre, Xavier Bettel disait ceci: «Je suis plein d'énergie et de motivation pour continuer». Le Premier ministre mettait ainsi fin à toutes les rumeurs selon lesquelles il viserait une carrière au niveau européen ou international. Si le DP arrivait en deuxième position lors des élections, Xavier Bettel a laissé entendre sur les ondes de RTL qu'il pourrait également s'imaginer occuper un autre poste ministériel.

Le nom de la tête de liste dans chaque circonscription n'est pas encore connu. En 2018, les libéraux se sont lancés dans la course avec des têtes de liste doubles. La secrétaire générale du DP, Carole Hartmann, a déclaré qu'il n'avait pas encore été question de savoir si cela resterait ainsi, ni quand les décisions seraient prises.

En attendant, les statuts ne prévoient pas de double direction paritaire. En 2018, c'était du moins le cas du duo Bettel/Cahen au centre. Corinne Cahen ayant des ambitions politiques locales et ayant clairement indiqué qu'elle ne souhaitait pas continuer en tant que ministre de la Famille, elle n'entre probablement pas en ligne de compte comme «tête de liste».

Elle pourrait être remplacée par la ministre des Finances Yuriko Backes. «En tant que parti, nous attachons une grande importance à la promotion des hommes et des femmes à des postes importants. Mais nous donnons à chacun la même chance et ne voulons pas imposer la parité des sexes», explique Carole Hartmann, qui entre-temps pourrait elle-même être candidate à la tête de liste dans l'est. L'autre partie du duo, s'il en devient un, sera certainement le ministre Lex Delles, également chef du parti DP depuis l'été 2022. En 2018, le président du groupe parlementaire Gilles Baum a mené la liste avec lui.

Nous donnons à chacun la même chance et ne voulons pas imposer la parité des sexes.
Carole Hartmann, secrétaire générale du DP

Dans le sud, la situation est plus tendue. Le DP y a perdu deux hommes politiques importants, Pierre Gramegna et Eugène Berger. Le ministre de l'Education Claude Meisch pourrait partager la tête avec Max Hahn, le rapporteur du budget de l'année dernière. Il y a d'autres candidats avec Pim Knaff et Gusty Graas. Dans le nord, la double direction Marc Hansen/Fernand Etgen de 2018 pourrait être maintenue.

LSAP : peut-être pas de candidats à la tête des districts

Au LSAP, on avait encore l'impression en 2021 que Dan Kersch se positionnait pour la tête de liste, notamment lorsqu'il s'était avancé au congrès avec sa proposition d'impôt de crise. Il est vite apparu que le parti misait déjà sur Paulette Lenert. Celle-ci a longtemps hésité avant de se déclarer prête à mener le LSAP aux élections lors de la réception de Nouvel An des socialistes.

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Cette semaine, la direction du parti a pris la décision de proposer au congrès de se présenter avec un(e) seul(e) tête de liste. Selon les statuts du parti, une double tête de liste aurait également été possible.

Celle-ci n'est obligatoirement prévue que pour la présidence, sinon le texte est volontairement flexible: «La direction du parti peut également proposer une double direction». Une seule chose est claire: s'il y a une double direction, alors ce sera un homme et une femme. La position du parti sur cette question dans les districts n'est pas encore décidée. Il se pourrait aussi qu'il n'y ait pas de candidat à la tête du parti, car à quoi cela servirait-il dans les districts? Tout est ouvert et dépend aussi de ce que font le CSV et le DP, dit-on au sein du parti.

En 2018, la tête de liste nationale, Etienne Schneider, est venue de la circonscription du centre et le LSAP a également présenté une tête de liste dans chacune des autres circonscriptions: Jean Asselborn au sud, Romain Schneider au nord et Nicolas Schmit à l'est. Il est certain que Paulette Lenert se présente à l'est. À sa propre demande, explique le parti: Paulette Lenert est originaire de l'est, y habite et n'a, selon ses propres dires, aucun lien avec le centre, l'opportunisme et les calculs ne sont pas importants pour elle.

Si l'on aboutit à des binômes régionaux, Jérôme Laurent, bourgmestre de Mertert, ou Ben Scheuer, premier échevin à Echternach, pourraient l'épauler. Au centre, le duo pourrait être composé de la coprésidente du parti Francine Closener et du ministre de l'Economie Franz Fayot, qui s'est déjà porté candidat. Au sud, la ministre de l'Intérieur Taina Bofferding et le ministre du Travail et des Sports Georges Engel se proposent. Et au nord, la vice-présidente du LSAP Tina Koch et le successeur de Schneider aux ministères des Affaires sociales et de l'Agriculture, Claude Haagen.

Cet article est paru initialement sur le site du Luxemburger Wort.

Traduction: Charles Michel

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