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Les agents de nettoyage au bord de la rupture

Deux mois après un premier mouvement, les agents de nettoyage travaillant dans les bâtiments de la Commission européenne ont dénoncé une nouvelle fois la dégradation de leurs conditions de travail. Ce mouvement de protestation, qui s'est tenu ce mardi devant le bâtiment Ariane sur le site de la Cloche d'Or, a réuni une quarantaine de personnes.

Les agents de nettoyage de la Commission européenne ont manifesté une deuxième fois contre leurs conditions de travail.

Les agents de nettoyage de la Commission européenne ont manifesté une deuxième fois contre leurs conditions de travail. © PHOTO: Anouk Anthony

Eddy Renauld

«Comment voulez-vous qu'en quatre heures de temps, je nettoie 66 bureaux et 8 toilettes», se désole une dame de 62 ans que nous appellerons Maria. Au côté d'une quarantaine de ses collègues, elle a épinglé «les cadences infernales, la réduction de personnel et la dégradation des conditions de travail».

L'origine de ce conflit social n'est pas nouvelle. Le 8 octobre dernier, le personnel nettoyant, avec le soutien de l'OGBL, avait déjà crié son ras-le-bol à propos d'une situation qui se dégrade au fil des semaines.

Epuisement physique vs absentéisme

Depuis, la section nettoyage du syndicat a été reçue par les responsables de l'Office Infrastructures et Logistique (OIL) des bâtiments de la Commission européenne ainsi que par la société ISS Facility Services. Des rencontres qui n'ont abouti sur aucun résultat concret. «Les agents sont toujours au bout du rouleau», constate ainsi Estelle Winter de l'OGBL.

«L'OIL nous a informés qu'il ne peut ni intervenir dans la gestion interne d'ISS, ni imposer une méthode de travail ou un nombre de personnels de nettoyage par bâtiment. Quant à ISS, elle a présenté une liste de pistes d'amélioration mais elles n'ont pu être suivies car elles remettraient en cause les conditions du marché initial. Et cela ne serait pas conforme aux règles d'attribution des marchés publics», précise encore la secrétaire centrale du syndicat nettoyage.

Pour ISS Facility Services, le problème ne réside pas dans le manque de personnels mais plutôt dans l'incompréhension des méthodes de travail à appliquer par les agents. Selon les manifestants, la société regrette un taux d'absentéisme élevé qui est vu comme un manque de volonté. Une vision que conteste l'OGBL qui préfère parler «d'épuisement physique et mental» dont sont victimes de nombreux salariés.

245 personnes avant, 140 actuellement

Depuis le début 2019, le budget de la Commission européenne a été réduit impliquant une réduction de personnels, d'heures de service, de matériels et de produits. «Par le passé, 245 personnes travaillaient dans les sept bâtiments à Luxembourg contre 140 actuellement», précise encore Estelle Winter.

«Les cadences et la pression que subissent les salariés mettent en péril leur santé et leur sécurité sur le lieu de travail. Des mesures concrètes doivent être prises au plus vite», rappelle le syndicat qui attend que la Commission européenne et ISS Service Facility prennent leurs responsabilités dans ce dossier.

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