Virgule

Les centres saturés poussent deux réfugiés à la rue

La situation des deux étrangers, laissés sans solution d'hébergement suite à la fermeture de leur foyer, inquiète Caritas. L'Asbl y voit le «symbole» de la saturation chronique des structures d'accueil.

L'Etat renvoie régulièrement des demandeurs d'asile déboutés vers des Etats tiers, que ce soit volontairement ou de manière contrainte.

L'Etat renvoie régulièrement des demandeurs d'asile déboutés vers des Etats tiers, que ce soit volontairement ou de manière contrainte. © PHOTO: Pierre Matgé

Alexander Abdelilah

«Ce n'est pas une polémique», tente de déminer Yves Schmidt, en charge du service Solidarité et Intégration de l'association Caritas. En l'occurrence, la situation de deux demandeurs d'asile déboutés qui se sont retrouvés à la rue après la fermeture de leur centre d'accueil, fin décembre, relèverait plutôt du quiproquo.

Lire aussi :Près de 80 millions d'euros pour l'ONA

L'Asbl d'aide avait publiquement tiré l'alarme auprès de Jean Asselborn (LSAP), ministre des Affaires étrangères, pointant la «situation humanitaire» de ces individus. La crainte : que leur malheur soit le signe d'un «nouveau procédé» de l'Etat pour pallier le manque de places d'accueil. Dans sa réponse officielle, Jean Asselborn se veut rassurant et invite l'organisation internationale à sa table.

Une trêve hivernale

Avant de se retrouver sur le trottoir, les deux demandeurs de protection internationale (DPI) dont la demande a été rejetée résidaient dans un centre d'accueil, à Mondercange. Une structure gérée par Caritas et qui a dû fermer ses portes le 28 décembre. Alors que «la plupart» des 150 résidents ont trouvé un logement ou un nouveau foyer, aucune solution n'a pu être trouvée pour les deux hommes.

Lire aussi :«Le sauvetage en mer a besoin de structures claires»

«Si nous sommes d'accord sur le principe, nous estimons qu'il doit y avoir une trêve hivernale», rappelle Yves Schmidt à propos de la prise en charge des DPI à qui l'asile a été refusé.

Une inquiétude à laquelle le ministère a répondu par une main tendue. «Il nous a assuré que l'Etat ne laisserait personne à la rue», détaille Yves Schmidt, qui admet que la situation a quelque peu «créé la panique» dans ses services. Pour clore la séquence, rendez-vous est pris au ministère, début janvier 2020, pour un échange «à propos de la situation des réfugiés déboutés du droit d'asile».

Au-delà de ces cas extrêmes, l'absence de solution d'accueil est le signe d'une «nouvelle situation», reconnaît Yves Schmidt. Celle d'un nombre constant d'arrivées de DPI au Grand-Duché depuis 2015. Cela alors que l'Etat peine à trouver de nouvelles structures d'accueil et que les réfugiés ont du mal à trouver un logement autonome, en pleine crise de l'immobilier. Un problème chronique qui devrait également être à l'ordre du jour de la rencontre prévue entre les responsables de Caritas et le ministre.

Sur le même sujet

Sur le même sujet