Les commerces de la capitale attirent les foules
Alors que les mesures de confinement sont encore en vigueur de l'autre côté des frontières, les rues de Luxembourg-ville étaient noires de monde ce week-end. Etrangers comme résidents anticipaient ainsi leurs achats de Noël dans la crainte de nouvelles restrictions.
Beaucoup de Belges et Français traversent la frontière pour faire leurs achats de Noël, constatent les vendeurs. © PHOTO: Gerry Huberty
(ASdN avec Diana Hoffmann) - Le malheur des uns fait le bonheur des autres, résument nos confrères du Luxemburger Wort. Samedi, difficile de se frayer un chemin dans les rues piétonnes de la capitale, noires de monde. Mais ce ne sont pas les commerçants qui s'en plaignent après avoir été forcés à l'arrêt trois mois en raison de la crise sanitaire. Car depuis, les clients manquent toujours à l'appel dans de nombreuses boutiques.
Avec le télétravail et probablement le commerce en ligne, les clients se font en effet encore rares en semaine. A l'inverse, les rues bondées du centre-ville le week-end apparaissent donc comme une lueur d'espoir pour les commerçants. Mais tous, ne sont pas résidents luxembourgeois.
«Il y a beaucoup de Belges et de Français qui viennent au Luxembourg pour faire des achats», souligne Guill Kaempff, président de l'association des commerces de la capitale (UCVL). Les commerces, comme les bars et restaurants, sont en effet fermés de l'autre côté des frontières. «Mais les Allemands sont aussi là», précise le gérant du restaurant-traiteur Kaempff-Kohler.
Un flux de clients à gérer
Un constat confirmé par Myriam Abid, à la tête du magasin Mim'z Shoes & Accessories. «Mais il y a aussi de nombreux clients luxembourgeois», souligne-t-elle. Ces derniers ont en effet tendance à moins voyager. Beaucoup souhaitent également «soutenir le commerce local». «Bien qu'il y ait moins de clients, ceux qui le font achètent davantage», souligne la femme d'affaires.
Un flux de clients parfois compliqué à gérer. «Nous devons parfois fermer la porte d'entrée, sinon il y aurait trop de clients dans le magasin», souligne Yannick Speltz, du magasin de skate Olliewood. Par peur d'une annonce de reconfinement, certains font en effet déjà leurs achats de Noël.
Gueule de bois dominicale
Pour autant, les magasins remplis et les sourires des vendeurs n'enlèvent rien aux moments difficiles que traversent certains hommes et femmes d'affaires. «Certains ont une baisse des ventes de 40 à 60%», explique Guill Kaempff. Les bars et restaurants bien sûr, mais aussi des magasins de mode.
Et malgré l'ouverture dominicale des magasins à l'approche de Noël, l'agitation du début du week-end est retombée dimanche. Mais l'ouverture, nécessitant du personnel, n'est pas toujours rentable. «Environ 10 à 15% ne participent pas», souligne ainsi Guill Kaempff.
Des contrôles aux frontières
Si les boutiques et restaurants sont toujours ouverts au Luxembourg, ils ne constituent pas un motif de déplacement pour les résidents frontaliers. Samedi, ces derniers ont dû montrer patte blanche. La police aux frontières a ainsi effectué, samedi, des contrôles sur l'A31, mais aussi sur les routes départementales D1 et D653 reliant Thionville au Luxembourg. Au total, 64 personnes ont été verbalisées d'une amende de 135 euros pour non présentation d'une attestation de déplacement valable.