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De retour d'Afghanistan

Les exfiltrés luxembourgeois sortis d'affaire

Quinze personnes «attendues» par le gouvernement ont atterri, en Belgique, en France et aux Pays-Bas. Elles seront prochainement de retour au Grand-Duché, ont assuré les ministres de la Défense et des Affaires étrangères.

Parmi les personnes accueillies à l'aéroport militaire de Melsbroek, figurait la famille luxembourgeoise attendue.

Parmi les personnes accueillies à l'aéroport militaire de Melsbroek, figurait la famille luxembourgeoise attendue. © PHOTO: AFP

Patrick Jacquemot

Ne comptez pas sur Jean Asselborn (LSAP) et François Bausch (Déi Gréng) pour faire du sensationnalisme sur l'exfiltration d'Afghanistan des Luxembourgeois et des personnes liées au Grand-Duché. Pas le genre de la maison! Mais les ministres des Affaires étrangères et de la Défense pouvaient avoir le sourire au sortir du conseil de gouvernement : en l'état des connaissances, plus un Luxembourgeois (ou une personne en lien avec le pays) n'est présent en terres talibanes. Ouf.

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Et pas question pour les deux ministres d'en tirer une quelconque gloriole. C'est bien la «solidarité européenne» qui a permis ce retour au pays de ces quinze adultes et jeunes. Quinze (et non plus neuf), le chiffre a été dévoilé ce mercredi 25 août. Cela inclut une famille luxembourgeoise avec ses trois enfants, des isolés ayant une adresse au Grand-Duché, mais aussi une juge condamnée à mort par le nouveau régime (qui arrive avec mari et enfants).

En ce mercredi après-midi, nul n'est encore au Luxembourg. Les uns ayant atterri à l'aéroport de Melsbroek en Belgique, les autres en Hollande ou en France. Mais leur arrivée sous la protection de la Gëlle Fra ne devrait plus tarder.

Pour le détail des péripéties, il faudra donc patienter. Tout juste, sait-on que la famille luxembourgeoise et ses cinq membres doivent leur prise en charge à une opération menée de nuit à Kaboul où des bus les ont discrètement conduits vers l'aéroport, synonyme de délivrance. De longues heures d'attente et d'incertitude ont alors été nécessaires avant de pouvoir pénétrer dans l'infrastructure, montrer patte blanche aux autorités et, enfin, embarquer vers Islamabad d'abord puis décoller vers l'Europe.

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«Merci la Belgique!» Les deux ministres l'ont dit et redit. Incontestablement, la coopération avec la diplomatie et les militaires du royaume a joué un rôle clé pour sortir tout le monde du guêpier de Kaboul. Mais François Bausch de bien insister sur le caractère européen des opérations menées ces derniers jours. Des opérations qui ont permis, en une semaine, de rapatrier quelque 10.000 personnes sur le continent.

Occasion pour le ministre de la Défense de revenir sur le rôle de «notre A400M». Plus exactement l'avion militaire belgo-luxembourgeois en service depuis peu, et impliqué (possiblement) dans ces exfiltrations. Et François Bausch d'insister sur le fait que l'appareil n'était pas au service du pays, «même s'il en porte le blason». C'est bien dans le cadre d'une unité européenne que cet Airbus vole, l'European Air Transport. Une unité à laquelle contribuent aussi bien le Luxembourg que la Belgique, l'Espagne, l'Italie, la France, les Pays-Bas ou l'Allemagne.

Ce n'était donc pas spécifiquement le rôle de cet appareil que de rapatrier les Luxembourgeois présents en Afghanistan. D'ailleurs, au final, l'appareil n'aura pas atterri à Kaboul, mais assuré du transport de matériels militaires depuis Islamabad vers l'Europe...

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