Les foyers peinent à faire jouer la concurrence
La très grande majorité des ménages interrogés par l'Institut luxembourgeois de régulation sont favorables à l'ouverture du marché de l'électricité et du gaz. Mais, malgré la hausse des tarifs, ils sont encore peu nombreux à comparer les tarifs des acteurs du marché.
Les prix de l'électricité facturés aux clients résidentiels ont en moyenne augmenté de près de 10% par rapport à 2019. © PHOTO: Shutterstock
(DH) - Libéré depuis 2007, le marché de l'énergie conserve une certaine inertie. Selon le dernier sondage de l'Institut luxembourgeois de régulation (IRL), huit ménages sur dix sont favorables à l'ouverture du marché de l'électricité et du gaz, mais seulement un ménage sur six déclare avoir déjà comparé les prix. C'est tout le paradoxe de ce sondage destiné à mieux cerner les habitudes de consommation au Grand-Duché.
Réalisé entre septembre et octobre 2019, auprès de 1212 ménages résidents au Luxembourg, cette étude brosse ainsi le portrait d'un consommateur qui peine à faire jouer la concurrence puisque seuls 7% des répondants ont eux-mêmes réalisé des estimations ou se sont adressés directement à leur fournisseur. Par ailleurs, ils ne sont que 4% à avoir utilisé le comparateur en ligne mis à disposition des usagers par l'ILR (www.calculix.lu).
Lire aussi :Effacer la hausse kilowatt, oui c'est possible
Pour autant, les consommateurs voient grimper leur facture. Ainsi, l'ILR a constaté que pour janvier 2020 les prix de l'électricité facturés aux clients résidentiels ont en moyenne augmenté de près de 10% par rapport à 2019. En clair, cela équivaut à une hausse annuelle d'environ 80 euros pour un ménage avec une consommation moyenne de 4.000 kWh.
Pour une tarification dynamique
Face à cette hausse des tarifs, il peut donc s'avérer intéressant de comparer les prix, de choisir le fournisseur proposant la meilleure offre, voire de produire l'électricité pour son propre usage. Une tendance bien dans l’air du temps et qui rejoint d'autres aspirations écologiques et financières.
C'est ainsi que 84% déclarent avoir changé ou se disent être prêts à changer leur comportement de consommation pour réaliser des économies sur leur facture. En outre, 74% des citoyens décaleraient une partie de la consommation en tarification de nuit pour payer moins. Dans les faits, ce sont surtout les jeunes ménages, composés d'au moins trois personnes et de nationalité étrangère, qui sont davantage enclins à modifier leurs comportements.
L'ILR appelle les fournisseurs à proposer aux consommateurs des contrats à «tarification dynamique». C'est-à-dire des contrats se basant sur des prix qui varient en fonction des prix du marché de gros. Mais ce type de contrat fait toujours défaut sur le marché luxembourgeois.
