Virgule

Les hôpitaux Robert-Schuman contre-attaquent

Objet de vives critiques depuis une semaine pour avoir vacciné de manière précoce trois membres de leur conseil d'administration, l'institution réaffirme son bon droit. Et n'entend pas présenter ses excuses pour ce qu'elle considère comme nécessaire pour éviter «un cluster».

Face à la polémique autour de la vaccination de trois membres du conseil d'administration des HRS, Jean-Louis Schiltz persiste et signe, jugeant la démarche nécessaire pour «protéger au mieux nos établissements par un cordon sanitaire».

Face à la polémique autour de la vaccination de trois membres du conseil d'administration des HRS, Jean-Louis Schiltz persiste et signe, jugeant la démarche nécessaire pour «protéger au mieux nos établissements par un cordon sanitaire». © PHOTO: Alain Piron

(Jmh avec Danielle Schumacher) - Face à l'accentuation de la pression, les responsables des hôpitaux Robert-Schuman (HRS) serrent les rangs. Et montent au front. Jeudi, au cours d'une conférence de presse organisée à la hâte, Jean-Louis Schiltz, président du conseil d'administration, assure non seulement «avoir suivi les directives du ministère et essayé de protéger au mieux nos établissements par un cordon sanitaire», mais aussi n'avoir «retiré aucun vaccin à qui que ce soit».

Lire aussi :Les hôpitaux Robert-Schuman en pleine tourmente

En clair, la vaccination anticipée de trois membres du conseil d'administration des HRS répondait à un impératif sanitaire. Et l'ancien ministre CSV de poursuivre en estimant que la protection de l'hôpital du Kirchberg, de la clinique Bohler, de la Zithaklinik et de la clinique Sainte-Marie passait par la vaccination des personnels et de ceux en charge de leur fonctionnement. Même si ces derniers ne sont pas en contact direct avec les patients. Une position assumée puisque les trois dirigeants vaccinés - Jean-Louis Schiltz, Michel Wurth et Claude Seywert - ont accepté les doses «après s'être assuré que suffisamment de vaccins étaient disponibles pour les employés, qui restent prioritaires».

Face aux critiques émises par plusieurs députés, l'ancien chef de fraction chrétien-social a également eu recours à un argument juridique. A savoir que «le conseil d'administration fait partie d'une société, ses membres sont donc responsables, en vertu du droit civil et pénal, de ce qui se passe». Référence directe aux conséquences pénales intervenues contre les responsables de la clinique Sainte-Elisabeth après que cinq patients eurent été infectés par l'hépatite C en juin 1998. «Je ne veux pas être celui qui va dans l'un des établissements des hôpitaux Robert-Schuman et qui, plus tard, sera responsable d'un cluster», assure Jean-Louis Schiltz.

Lire aussi :Robert-Schuman (trop) généreux sur ses vaccins

Interrogé à plusieurs reprises sur le nombre de fois où il avait visité les établissements du HRS au cours des derniers mois, le président du conseil d'administration n'a pas répondu précisément. Une fois vacciné, en revanche, il assure avoir été sur place «deux, parfois même trois fois par semaine».

Fidèle à la stratégie de défense adoptée, Jean-Louis Schiltz assure que «les instructions données par la Fédération des hôpitaux luxembourgeois n'étaient pas claires» et donc que la consigne selon laquelle les administrateurs ne devaient être considérés comme prioritaires «pas comprise». Notamment du fait que ces derniers auraient voulu «donner l'exemple», dans un contexte où, en janvier, «certains personnels avaient émis des réserves considérables sur la vaccination».

Si Jean-Louis Schiltz assure «comprendre l'engouement» autour de cette affaire, il a cherché à l'atténuer en évoquant d'éventuelles dissonances dans la répartition des vaccins entre les établissements hospitaliers. S'il assure que les HRS n'avaient reçu «que 2.200 doses du vaccin Biontec/Pfizer, alors qu'un autre centre en a reçu 2.900», le président du conseil d'administration s'est abstenu de citer le nom. Mais ses sous-entendus pointaient clairement du doigt le CHL.

Sur le même sujet

Sur le même sujet