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Rapport Waringo

«Les maisons de repos n'ont pas été abandonnées»

Très attendues, les conclusions du rapport indépendant dédié aux clusters dans les structures d'accueil dédiées aux personnes âgées ne fait pas état, lundi, de lacunes importantes, mais évoquent tout de même plusieurs pistes d'amélioration.

En première ligne, Corinne Cahen (DP), ministre de la Famille, sort blanchie de ce rapport Waringo.

En première ligne, Corinne Cahen (DP), ministre de la Famille, sort blanchie de ce rapport Waringo. © PHOTO: Guy Jallay

Les 82 pages du rapport Waringo sur l'analyse des clusters survenus au sein des établissements pour personnes âgées dédouanent en partie le gouvernement dans sa gestion de la crise sanitaire. Si le groupe de travail indépendant a identifié pas moins de 113 clusters dans les établissements spécialisés - bien loin des 53 officiellement recensés début avril par le ministère de la Famille -, il estime que «les maisons de repos n'ont pas été abandonnées».

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Si l'origine exacte des contaminations est jugée «difficile à identifier» malgré des données présentées comme étant «de bonne qualité», les conclusions du rapport pointent notamment du doigt la non-vaccination de l'ensemble du personnel soignant. Un phénomène présenté comme «incompréhensible» par Jeannot Waringo, coordinateur neutre de ce groupe de travail. Selon les données du rapport, 45% des infections recensées trouvent leur origine par une contamination du personnel hospitalier.

En comparaison avec d'autres pays, le Luxembourg aurait toutefois été moins touché au cours de la première vague, notamment par rapport à la Belgique. Pour la deuxième, le taux de mortalité a été de 1,8 résident pour 100 lits, ce qui place le Grand-Duché dans la moyenne des données enregistrées au sein des pays de la Grande Région. Parmi les éléments mis en avant figure notamment le fait que les patients atteints d'obésité et/ou de démence étaient plus susceptibles de succomber au virus.

Qui sont les experts?

Coordonnée par Jeannot Waringo, la mission spéciale a été réalisée par :

- Dr Tamir Abdelraman, spécialiste en séquençage du LNS

- Dr Gloria Aguayo, épidémiologiste du LIH

- Prof. Yves Rolland, gérontologue de l'université de Toulouse

- Dr Germaine Hanquet, Belgian health care knowledge enter

- Dr Joël Mossong, direction de la Santé

- Marcel Brausch, spécialiste en organisation et procédures dans les maisons spécialisées

- Andrée Kerger, spécialistes en assurance dépendance

Bien que globalement exonéré des effets de la pandémie au sein d'une population particulièrement à risques face au covid-19, l'exécutif ne se trouve pas non plus épargné puisque le rapport considère que les directives émises par le ministère de la Santé et/ou de la Famille n'étaient «pas assez précises», ouvrant la voie à de potentielles interprétations par les directions d'établissement. Raison pour laquelle le rapport suggère la mise en place de règles minimales pour affronter le reste de la pandémie.

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Si le travail de l'équipe d'experts dirigée par Jeannot Waringo s'arrête avec la présentation de ce rapport, ce dernier pourrait être suivi d'effets puisqu'un débat dédié se tiendra mardi à la Chambre. Pour Mars Di Bartolomeo (LSAP), président de la commission Santé, les changements à venir ne devraient pas porter sur le travail des personnels, mais sur le cadre dans lequel ils évoluent, car «ce n'est pas à cause des infirmières que les patients sont morts, mais bien à cause du virus».

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