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Communales 2023

Les non-Luxembourgeois invités à candidater aussi

Le gouvernement luxembourgeois n'entend pas seulement favoriser l'inscription sur les listes électorales des étrangers, il leur propose de postuler eux aussi aux places de conseiller, échevin ou, qui sait, de bourgmestre.

Lors des élections communales de 2017, 34.638 résidents étrangers avaient pu participer au vote.

Lors des élections communales de 2017, 34.638 résidents étrangers avaient pu participer au vote. © PHOTO: Photo archives : Guy Wolff/archive

Patrick Jacquemot

A l'approche des prochaines communales (11 juin 2023), les conditions du scrutin se peaufinent. Ainsi, la semaine passée, les ministres de la Justice, de l'Intérieur et de l'Intégration ont annoncé qu'il suffirait de résider dans une commune du Luxembourg (compris depuis moins de cinq ans) pour qu'un non-Luxembourgeois puisse aller désigner ses bourgmestre, échevins et conseillers. Mais Sam Tanson (Déi Gréng), Taina Bofferding (LSAP) et Corinne Cahen (DP) ont aussi proposé que ces mêmes non-Luxembourgeois habitant au pays puissent postuler à un poste au sein du conseil communal.

Lire aussi :Quatre choses à savoir sur les élections communales

Cette petite révolution dans l'organisation politique a notamment un but : permettre une meilleure représentation des différents visages de la population (plus de 170 nationalités) au sein de la principale instance locale. En effet, les non-Luxembourgeois représentent aujourd'hui près de la moitié (47,2 %) de la population (634.730 habitants), logique qu'ils aient voix au chapitre.

De fait, sitôt inscrit sur les listes électorales, un habitant devient un candidat potentiel en plus d'être un électeur. Et cela vaudra quels que soient la nationalité ou le pays d'origine du demandeur, «y compris des pays hors Union européenne» ont précisé les trois ministres.

Faible engouement

En 2017, à l'occasion des élections communales, environ 22% des étrangers remplissant les conditions de vote [âge et cinq ans de résidence] se sont inscrits sur les listes électorales.

L'idée fait partie d'un projet de loi que va maintenant éplucher le Conseil d'Etat, avant les avis des instances civiles et le passage en vote à la Chambre. Vote qui, en l'état, ne semble pas poser de problèmes pour les trois partenaires de la majorité gouvernementale.

En attendant, l'inscription des électeurs se poursuit soit directement auprès de l'administration communale, soit à distance sur Guichetpublic.lu ou macommune.lu.

Lors du dernier scrutin communal, si les électeurs d'origine portugaise, française et italienne avaient été les plus nombreux à s'inscrire sur les listes électorales, la palme du civisme revient en réalité aux Néerlandais habitant au Grand-Duché. Au prorata de leur importance, ils étaient 32% à avoir effectué la démarche. Belges et Allemands suivaient (28%) devançant les électeurs originaires de l'Hexagone (24%).

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