Les Portugais occupent plus souvent un emploi que les Luxembourgeois
Au Luxembourg, 37 % de la population étrangère est portugaise. Soit plus de 81.000 habitants. Et aujourd'hui, il semble que les immigrés portugais occupent une meilleure position sur le marché de l'emploi que les Luxembourgeois. C'est ce qui ressort de la récente étude menée par le CEPS / INSTEAD sur l'intégration des Portugais du Luxembourg.
© PHOTO: Anouk Antony
Au Luxembourg, 37 % de la population étrangère est portugaise. Soit plus de 81.000 habitants. Et aujourd'hui, il semble que les immigrés portugais occupent une meilleure position sur le marché de l'emploi que les Luxembourgeois. C'est ce qui ressort de la récente étude menée par le CEPS / INSTEAD sur l'intégration des Portugais du Luxembourg.
Première constatation: les immigrés portugais occupent plus fréquemment un emploi que les Luxembourgeois. En effet, si 85,8 % des immigrés portugais ont un travail, seuls 72,4 % des Luxembourgeois sont sur le marché de l'emploi.
Toutefois, les autochtones sont moins sujets au chômage. «Cela s'explique par un taux d'inactivité nettement plus élevé parmi ces derniers que parmi les Portugais», explique Jérôme Tourbeaux dans son étude. «Dès lors, ce taux d'inactivité concerne quasiment exclusivement les femmes qui ne travaillent pas et s'occupent d'activités domestiques. En effet, certains autochtones appartiennent à des générations où il était d'usage que les femmes ne travaillent pas et s'occupent d'activités domestiques.» Les Portugais, au contraire, ont décidé d'émigrer afin d'épargner de l'argent pour retourner au pays. Il est donc habituel qu'au sein d'un couple portugais l'homme et la femme travaillent.
Seule la moitié des immigrés portugais rentre au pays
Cependant, il s'avère que seule la moitié des immigrés portugais ont fini par rentrer au pays. Selon Jérôme Tourbeaux, «pour beaucoup, le retour semble impossible: il signifierait une séparation avec leurs enfants qui considèrent le Luxembourg comme étant leur pays et dont les objectifs sont différents de ceux de leurs parents.»
En ce qui concerne les salaires, 59,2 % des Luxembourgeois ont des revenus dit «supérieurs» contre seulement 33,5 % des immigrés. Soit presque le double (un salaire est dit «supérieur» si les individus qui appartiennent à un ménage d'une seule personne disposent d'un revenu supérieur à 2.000 euros par mois, 2.500 euros pour deux, 3.000 euros pour trois, et 4.000 euros pour quatre personnes ou plus) Et pour cause: «La quasi-totalité des individus qui occupent un poste de fonctionnaire ou assimilé sont autochtones. Les immigrés sont quant à eux surreprésentés parmi les ouvriers», précise M. Tourbeaux.
Toutefois, chez les enfants d'immigrés portugais (nés au Luxembourg ou arrivés au pays avant l'âge de dix ans), le contexte est différent puisqu'ils ont réussi à améliorer leur situation socio-économique. En effet, seule la moitié d'entre eux sont ouvriers. L'autre moitié est employée dans le secteur privé. En adoptant la double nationalité, ils tendent d'ailleurs à réduire l'écart existant entre les Portugais et les Luxembourgeois.