Les radars rapportent 12,5 millions d'euros à l'Etat
Les radars déployés le long des routes luxembourgeoises en 2016 ont flashé 845 fois par jour en moyenne! Plus de 36% des conducteurs en excès de vitesse étant immatriculés à l'étranger.
Le montant global des amendes généré en 2016 par les 20 radars fixes et 6 radars mobiles s'élève précisément à 12.503.174 euros. © PHOTO: Gerry Huberty
Par Maurice Fick
Les radars déployés le long des routes luxembourgeoises en 2016 ont flashé 845 fois par jour en moyenne! Plus de 36% des conducteurs en excès de vitesse étant immatriculés à l'étranger. Bilan: en neuf mois et demi, les radars ont rapporté 12,5 millions d'euros à l'Etat luxembourgeois mais «les radars ne génèrent pas de bénéfice vu les dépenses», assure le ministère du Développement durable et des Infrastructures.
Pour la première fois en 2016, les radars ont fait leur apparition au Luxembourg et se sont très vite montrés... très efficaces. Tout juste entrés en service le 16 mars 2016, les dix premiers radars opérationnels avaient flashé 3.750 conducteurs durant les deux premiers jours. Soit 78 automobilistes pris au piège toutes les heures. Dix autres radars ont suivi le 9 mai 2016.
35 véhicules flashés chaque heure
En six mois, ces 20 radars fixes et les 6 radars mobiles déployés parallèlement ont photographié 168.345 automobilistes qui passaient trop vite. Soit 38 infractions en moyenne toutes les heures. Le ton était donné. Le bilan de la première année civile de fonctionnement des radars le confirme: l'an passé, 35 conducteurs ont été flashés toutes les heures au Luxembourg.
La procureur général d'Etat, Martine Solovieff, l'a annoncé récemment à Radio 100,7: en neuf mois et demi, 245.991 voitures et camions ont été flashés au Luxembourg.
Le radar entre Mersch et Roost. La très grande majorité des automobilistes flashés écopent d'une amende de 49 euros, qu'ils règlent généralement vite. © PHOTO: Gerry Huberty
Près de deux tiers des véhicules pris en excès de vitesse avaient une plaque luxembourgeoise: 63,7% sont immatriculés au Luxembourg. Ce qui fait exactement 156.819 véhicules. A contrario, 36,3%, des conducteurs flashés n'étaient pas des résidents. Précisément 89.172 des véhicules photographiés par les radars étaient immatriculés à l'étranger.
Les conducteurs passent vite à la caisse
Les radars ont généré beaucoup de recettes dès leur première année de leur mise en service. Le montant global des amendes délivrées jusqu'au 31 décembre 2016 s'élève précisément à 12.503.174 euros.
L'an passé, les radars ont déclenché l'envoi de 226.661 avertissements taxés à 49 euros (sans retrait de point) - soit un total de 11,1 millions d'euros - et l'envoi de 9.633 avertissements taxés à 145 euros ayant généré des retraits de points sur le permis.
En 2016, 370 conducteurs se sont vu retirer leur permis de conduire au Luxembourg pour une durée d'un an. Pas uniquement à cause des radars mais parce que leur capital de 12 points du permis était épuisé.
De ces 12,5 millions d'euros réclamés aux automobilistes, combien sont effectivement déjà parvenus dans les caisses de l'Etat? Jusqu'en date du 31 décembre 2016, pas moins de 9.758.778 euros ont effectivement déjà été perçus.
On peut donc en déduire que les automobilistes en infraction paient rapidement leur note. En tout cas les moins sévèrement punis. Puisque 88% des conducteurs ayant écopé d'un avertissement taxé à 49 euros l'ont déjà réglé. Ce n'est que le cas de 64% des conducteurs ayant écopé d'une amende de 145 euros.
Pas de bénéfice
Malgré ces recettes qui coulent directement dans son budget global, l'Etat ne s'enrichit pas, assure-t-on au ministère du Développement durable et des Infrastructures.
«Les radars ne génèrent pas de bénéfice vu les dépenses de leur installation, l'entretien et l'effectif nécessaire pour la logistique», assure Dany Frank en charge de la communication au sein du ministère. Le système de contrôle automatisé des infractions routières créé en 2016 au Luxembourg fonctionne aujourd'hui en coulisses grâce à un effectif de 30 agents policiers et judiciaires.
François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, juge clairement les radars efficaces après cette première année "test". D'abord parce que «la vitesse a manifestement baissé» et parce que «nous voyons déjà que les accidents corporels dus à la vitesse ont baissé».
Trois nouveaux radars en 2017
Même si la réserve budgétaire permettrait d'en installer davantage - le ministère avait initialement annoncé la mise en place de dix radars supplémentaires en 2017 - seuls trois nouveaux radars automatiques seront installés le long de deux routes et de l'autoroute d'Esch à partir de ce printemps. Ils se situeront:
sur l'A4 : en amont du Rond-Point Raemerich.
sur la Nationale 8 entre Saeul et Brouch. L'allée d'arbres bordant la route ne permet pas de modifier les infrastructures routières.
sur le CR118 entre Mersch et Angelsberg. Des glissières de sécurité ont bien été installées en 2016. Mais là non plus il n'est pas possible de modifier les infrastructures routières pour améliorer la sécurité.
«Nous avons l'espoir de pouvoir réduire davantage la vitesse par des contrôles des 6 radars mobiles qui sont tous en service depuis août 2016 et qui peuvent être mis en place aux endroits sans radars fixes, notamment à l'intérieur des agglomérations et avec un effet "surprise"», glisse Dany Frank.