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Les Verts prêts pour un deuxième mandat gouvernemental

Les Verts comptent bien faire partie du futur gouvernement, peu importe lequel. Lors du congrès de samedi à Strassen, le signal de départ de la campagne électorale a été donné.

Les Verts comptent sur 8 sièges de députés et un nouveau mandat au sein du gouvernement après les élections d'octobre

Les Verts comptent sur 8 sièges de députés et un nouveau mandat au sein du gouvernement après les élections d'octobre © PHOTO: Chris Karaba

Il s'agissait seulement d'un congrès statutaire, mais lors d'une année électorale, chaque congrès prend forcément une tout autre importance. D'autant que Les Verts se trouvent dans une situation inédite: désormais, il ne s'agit plus d'entrer au gouvernement, mais d'y rester.

Ce que veulent aussi les deux autres partis au pouvoir, le DP et le LSAP. Cependant, ces derniers sont en perte de vitesse dans les sondages, alors que Les Verts ont été soutenus par l'électorat durant toute la législature. Ils font maintenant face à l'autre parti en bonne place dans les sondages: le CSV.

Déi Gréng sont donc dans une situation délicate, d'autant plus que les électeurs considèrent une coalition noir-vert non seulement comme la plus probable mais aussi la plus souhaitable. C'est donc ce scénario qui était dans l'air ce samedi, et c'était perceptible.

Le CSV en ligne de mire

Ainsi, dans les discours et les déclarations, aucun mot sur une éventuelle poursuite de la coalition tripartite, mais aucun signe de sympathie non plus en direction du CSV.

Au contraire. Les attaques frontales visaient principalement le CSV, «déjà en train de distribuer des postes. Nous savons qui sera Premier ministre, nous en connaissons un autre qui pourrait convenir à beaucoup de ministères. Un candidat de l'Est est toujours indécis quant à savoir s'il sera ministre de la Justice, de l'Economie ou président de la Chambre des députés. Et nous savons qui devrait devenir commissaire européen", a déclaré le ministre de la Justice, Felix Braz, non sans une pointe d'ironie.

Dans le viseur: la députée européenne et ancienne commissaire européenne, Viviane Reding, qui "fait sa propre campagne à l'intérieur de son parti", mais aussi le président du CSV, Marc Spautz, dont les remarques jugées homophobes sur les uniformes roses de la police ont choqué, les allusions à l'orientation sexuelle d'une personne étant absolument inacceptables pour Les Verts.

Toutes les options sont envisagées

L'eurodéputé Claude Turmes a fortement critiqué les partenaires de coalition: le LSAP, pour son attitude en matière de politique économique (Google, Space Mining). Dans ces dossiers, il a pris la défense de la ministre de l'Environnement, Carole Dieschbourg, souvent en conflit avec le ministre de l'Économie, Etienne Schneider (LSAP): "Carole est dans son rôle."

Malgré les attaques contre le CSV, le congrès a clairement fait savoir que Les Verts gardaient toutes les options ouvertes: "On doit discuter avec tous les partis", a déclaré Felix Braz, "également avec le CSV." Braz a appelé les chrétiens-sociaux à montrer leurs couleurs et à dire ce qu'ils ont l'intention de faire si les électeurs leur donnent un mandat gouvernemental.

Afin de garantir leur participation au gouvernement après les élections, les Verts visent une augmentation de deux sièges en octobre, soit 8 sièges au parlement contre 6 aujourd'hui. Viviane Loschetter, chef du groupe parlementaire, estime que la présence des Verts au gouvernement est également indispensable à l'avenir.

Selon elle, au cours des quatre dernières années, un tournant a eu lieu par rapport aux 20 années précédentes, dans l'aménagement du territoire, la mobilité, la politique sociale, ou encore la protection de l'environnement. Même s'il y a beaucoup en jeu, Les Verts veulent rester zen dans cette campagne, comme l'a souligné le président, Christian Kmiotek: "Nous n'allons pas paniquer ou stresser, nous commençons lentement."

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