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"Réenchanter l'Europe"

Macron, Bettel et Michel livrent leurs visions de l'Union nouvelle

Après une tournée en Europe de l'Est et avant sa rentrée politique en France, Emmanuel Macron était hier au Luxembourg. Il fut reçu, avec son épouse, au Palais grand-ducal avant une rencontre entre le président, le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel et son homologue belge Charles Michel.

(de g. à dr.)  Xavier Bettel, Premier ministre, ministre d'État ; Charles Michel, Premier ministre du royaume de Belgique ; Emmanuel Macron, président de la République française

(de g. à dr.) Xavier Bettel, Premier ministre, ministre d'État ; Charles Michel, Premier ministre du royaume de Belgique ; Emmanuel Macron, président de la République française © PHOTO: SIP

Christelle Brucker

Par Gaston Carré

Après une tournée en Europe de l'Est et avant sa rentrée politique en France, Emmanuel Macron était hier au Luxembourg. Il fut reçu, avec son épouse, au Palais grand-ducal avant une rencontre entre le président, le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel et son homologue belge Charles Michel.

Trois hommes pour une «coalition de bonnes volontés» (Macron), qui hier soir à Senningen ont rendu compte de leur vision de l'Europe à venir. Avec détermination (Macron), avec élan (Bettel), dans le lyrisme (Michel) et une légère contradiction, devant des médias pléthoriques et après accueil, dans la périphérie du château, par des activistes de Greenpeace rappelant leur «non à Cattenom».

On «discute» de Cattenom

Commençons par là car ce sera bref: la centrale est «de la compétence de la France» (Bettel), qui pour sa part «comprend l'inquiétude» du Luxembourg» (Macron). «On en discute»...

La contradiction, mais elle n'est qu'apparente, peut être décelée entre l'allégeance à une «convergence» maintes fois évoquée hier soir et, par ailleurs, le principe d'une Union qui de toute évidence sera à «plusieurs vitesses» (Bettel) ou «à plusieurs formats» (Macron). Interpellé à ce sujet, Macron fait valoir que cette Union protéiforme est d'ores et déjà en oeuvre (Schengen, l'Euro...), et que l'Europe par ailleurs doit travailler à ses problématiques concrètes plus qu'à son échafaudage institutionnel.

La fin des boîtes à lettres

La convergence cependant doit passer, pour Macron, par une révision de la législation sur les travailleurs détachés, cheval de bataille du président lors de sa tournée en Europe de l'Est, et revendication à laquelle Xavier Bettel apporte son plein soutien. «Il faut combattre les fraudes et le dumping social dans tous les domaines» a martelé Macron, soulignant son refus résolu des «sociétés boîtes à lettres». Y aura-t-il, en la matière, accord à Bruxelles au mois d'octobre prochain? Macron le pense...

Quant aux rapports entre la France et le Luxembourg, le président signale les apports réciproques: «La réussite du Luxembourg s'appuie largement sur des apports français, tandis que le Grand-Duché accueille tous les jours des milliers de travailleurs venus de France». Les querelles sur la fiscalité? Emmanuel Macron attribue un brevet de bonne conduite au Luxembourg, observe une transparence accrue et ne doute pas de la «bonne volonté» du Luxembourg en ce domaine, confirmée par Xavier Bettel qui fait valoir que «nous ne figurons aujourd'hui sur aucune liste» de pays répréhensibles.

Ont été évoqués par ailleurs les efforts à consentir pour une Europe «plus sûre», plus résolue dans la lutte contre le terrorisme. Une Europe plus déterminée dans son approche de la problématique migratoire. Une Europe aussi qui soit à la pointe de la technologie, numérique en particulier.

Métamorphose

Très inspiré, Charles Michel a dit sa conviction que le moment est venu «de donner un cap, une orientation nouvelle» à l'Union européenne à un moment où le monde vit une «véritable métamorphose», et qu'il sera possible demain de «réenchanter enfin le rêve européen».

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