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Manifestation des syndicats européens haute en couleurs

Bain de couleurs hier avenue de la Liberté où quelque 7.500 manifestants ont défilé sous la bannière de la Confédération Européenne des Syndicats (CES). Les délégués dénoncent l'absence de standards minima en matière de salaire, d'assurance sociale et de retraite. Ils réclament la protection des travailleurs partout en Europe. Malgré le grand nombre de manifestants, l'ambiance est restée bon enfant tout au long de l'après-midi.

© PHOTO: Gerry Huberty

«Des emplois pour nos jeunes!», «Où est passé l'argent?». Dès 14 heures 30 et avec un peu de retard, les slogans ont commencé a résonner le long de l'avenue de la Liberté.

Les syndiqués sont descendus des bus, impatients. Les autocars devaient être 200. Il y en a eu beaucoup moins. Sur les vingt milles personnes attendues, seules 7 000 à 7 500 étaient présentes, selon la Police.

Le rendez-vous était prévu devant la gare. Sous la grande horloge, sifflets et pétards se sont réveillés. Les syndicats des quatre coins de l'Europe ont lentement formé le cortège. Bob Marley et son «Get up for your rights» ont accompagné le défilé où toutes les générations étaient mélangées.

Fumigènes, cris de revendication et pétards ont effrayé la foule. Chaque bruit qui retentissait semblait un peu plus motiver les troupes.

Pourtant, l'ambiance est restée paisible. La manifestation s'est déroulée dans le calme. Mais le ras-le-bol était palpable. Un vacarme de musique hard rock a habillé le départ du cortège. Symbolique! Tous les magasins de l'avenue de la Liberté étaient fermés.

Cortège multicolore

L'avenue de la Liberté, le pont Adolphe et la place de la Constitution sont devenues multicolores grâce aux vestes des manifestants. Du vert, du rouge, de l'orange…

Mais si les couleurs différaient et que chacun est arrivé avec des revendications propres, tous les membres de la Confédération Européenne regardaient dans la même direction: «Pas touche aux salaires, pas touche, aux pensions! ».

Les pancartes portées à bout de bras par des syndiqués slovènes ou norvégiens, belges ou français, allemands ou luxembourgeois reflétaient la lassitude des manifestants. Ils n'en peuvent plus de cette «Europe sociale qui après 65 ans n'existe pas encore».

Détruire le mur du capitalisme

Avant le pont Adolphe, les syndicats, main dans la main, ont détruit un mur de cartons symbolisant les grosses firmes internationales. «Les actionnaires construisent leur empire pendant que les travailleurs se tuent à la tâche. L'Oréal, un milliard huit cent millions d'euros de bénéfices, ING, un milliard cent millions d'euros... Détruisons ensemble le mur de la honte », criait pendant ce temps un manifestant. Et le cortège de se jeter dans l'édifice représentant le capitalisme.

La place de la Constitution a ensuite été le théâtre d'une série de discours tenus par les grandes figures du syndicalisme européen. Bernadette Ségol, Secrétaire Générale de la Confédération Européenne des Syndicats annonce se battre « pour ne pas avoir un pacte d'austérité européen sans développement social ».

Jean-Claude Reding de l'OGB-L a scandé : « Ceux qui veulent mettre en œuvre le pacte euro plus soi-disant pour sauver l'Europe risquent de devenir les fossoyeurs de cette Europe». Tous étaient d'accord sur un point: les travailleurs ne doivent pas réparer les erreurs commises par les banquiers.

Les retours se sont ensuite fait sans heurts, la ville et la police peuvent désormais s'apprêter à célébrer la fête nationale

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