«Miser sur une participation active et non réactive»
L'asbl «Eis stad» organise ce mardi une table ronde sur les projets du nouveau quartier de la route d'Arlon. L'occasion pour les membres de l'association de prôner pour davantage de participation citoyenne dans le processus de décision sur les futurs aménagements urbains de la capitale.
Selon la volonté de la Ville, les dix hectares autour de l'actuel stade Josy-Barthel seront couverts de nouveaux logements. © PHOTO: Guy Jallay
Depuis une semaine, les sept projets architecturaux retenus du futur projet «Wunnquartier Stade» sont accessibles au public. L'occasion pour les habitants de la capitale de se faire un avis sur les différentes esquisses exposées au Bierger Center. Mais cela n'empêche pas l'association «eis Stad asbl» (qui a succédé à la «Biergerinitiativ Arelerstrooss») d'organiser ce mardi une table ronde sur la transformation du quartier autour du stade Josy-Barthel.
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«Nous allons présenter nos idées et remarques sur ce futur quartier d'habitation», avance Tom Leufen, membre de l'association. Un débat sur la définition d'une bonne «participation citoyenne» avec François Benoy (Déi Gréng), Winfried Heidrich (eis Stad asbl), Laura Zuccoli (ASTI) et Guy Foetz (déi Lénk) animera la seconde partie de la soirée.
En tant qu'organisateur, qu'attendez-vous de cette table ronde?
Tom Leufen: «Le but de la réunion n'est pas de juger les plans retenus, ni de prendre position sur ces ébauches. Par contre, nous évoquerons le fait que la ville souhaite 50% d'habitat sur le site. Pourquoi pas 60 ou 90%? Nous allons aussi nous pencher sur le cahier des charges. On évoque une priorité pour la mobilité douce. Quelles conséquences cela aura-t-il pour ce nouveau quartier? Ce qu'on regrette surtout, c'est que le cahier des charges a été établi sans participation citoyenne. Par exemple, on ne sait rien sur les 35 projets qui ont été déposés pour la phase 1.
Le fait qu'il n'y ait pas eu concertation publique en amont du projet vous pose donc problème.
«L'administration de la Ville et le collège échevinal ont manœuvré de leur côté. Je ne dis pas que ce qui est proposé est mauvais. Mais pour des projets de grande envergure, il serait souhaitable de prendre l'avis de la population. Le thème de la table ronde de ce soir est "A qui appartient la ville?" Prenons l'exemple du Ban de Gasperich, tout le monde s'accorde pour dire que ce site est une catastrophe. A l'avenir, on souhaiterait que la parole soit donnée aussi aux citoyens au moment d'élaborer le projet.
Aujourd'hui, on peut faire des commentaires, réagir sur ce qui est proposé. Mais nous devons procéder autrement: miser sur une participation active et non réactive. La capitale devrait s'inspirer de ce qui se fait dans certains cas en Suisse ou en Allemagne. Au final, un projet est plus facilement accepté par la population quand elle est partie prenante dès le début. Certes, cela coûte du temps, de l'argent mais le résultat est garanti.
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La soirée est marquée par l'absence de représentants de la Ville de Luxembourg. Est-ce un regret?
«Nous aurons seulement deux membres du collège communal mais a priori personne de la majorité. Je regrette l'absence de la bourgmestre - Lydie Polfer (DP) est partie prenante du comité de sélection, ndlr - mais j'aurais aimé qu'une personne du collège échevinal puisse venir s'exprimer. Le but n'est pas de polémiquer mais nous aurons autour de la table des personnes favorables à davantage de participation citoyenne. Dans l'intérêt du public, une discussion contradictoire où chacun peut développer ses arguments aurait été souhaitable.
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Dans ce nouveau quartier, la Ville évoque une mixité sociale et une mixité des logements. Cela vous rassure-t-il?
«En consultant le cahier des charges, on a l'impression que tout est fait dans la bonne direction. Evidemment, il ne s'agira pas d'un deuxième Ban de Gasperich. La présence de Guy Entringer, directeur de la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM) est une bonne chose mais il faut être vigilant. J'espère que cela est acté noir sur blanc et qu'il y aura des contrôles à ce niveau.»
La table ronde "A qui appartient la ville?" est organisée ce mardi 28 janvier à 19h au Forum d'art contemporain, 41 rue Notre-Dame à Luxembourg-Ville.