«Ne pas rater le train du numérique»
Lex Delles (DP) est un peu le couteau suisse du gouvernement. Il passe du ministère du Tourisme à celui des Classes moyennes avec la même envie et un dénominateur commun: le digital comme base du développement de tous les secteurs d'activité.
Lex Delles va profiter de ses vacances estivales pour faire de petites excursions dans tout le pays. © PHOTO: Guy Wolff
(DH avec Patrick Besch) - Lex Delles (35 ans, DP) est un homme pressé. Affable aussi. Lorsque l’on demande au plus jeune membre de l’équipe gouvernementale s’il chapeaute aussi le tourisme du carburant, il se marre et balaye le sujet et renvoie tout de go la balle dans le camp de ses confrères de l’Energie et de l’Environnement. Son truc à lui, c’est actuellement «Vacancy Doheem», la campagne qui vise à promouvoir toutes les perles du pays.
«Au travers de cette opération, nous voulons montrer aux Luxembourgeois et aux habitants de la Grande Région tout ce que notre pays a à offrir dans sa diversité. Qu'il s'agisse de la Moselle, du Nord, du Müllerthal, du Sud et son passé industriel, de la vallée des Sept Châteaux ou de la capitale, il y a de nombreuses choses à voir dans une zone très concentrée», se réjouit le ministre du Tourisme et des Classes moyennes.
Lex Delles: «Je me sens particulièrement à l'aise à Wouerbësch.» © PHOTO: Guy Wolff
«Au travers de cette opération, nous voulons montrer aux Luxembourgeois et aux habitants de la Grande Région tout ce que notre pays a à offrir dans sa diversité. Qu'il s'agisse de la Moselle, du Nord, du Müllerthal, du Sud et son passé industriel, de la vallée des Sept Châteaux ou de la capitale, il y a de nombreuses choses à voir dans une zone très concentrée», se réjouit le ministre du Tourisme et des Classes moyennes.
D’ailleurs, il montre l’exemple et fait sien le slogan de sa campagne. «Cette année, je passerai quatre jours dans le Nord, à Vianden plus précisément. Je vais profiter de mes vacances pour passer du temps à la maison et faire des excursions d’une journée. Au Luxembourg, vous pouvez non seulement admirer de superbes paysages, de belles infrastructures et architectures, mais aussi vivre de nombreuses expériences. Nous devons offrir plus de visibilité à tout cela.»
L’occasion est belle, Lex Delles joue les offices de tourisme pour vanter la beauté des endroits qui lui tiennent à cœur. Le Giele Botter, l’ancienne mine à ciel ouvert qui est maintenant une réserve naturelle d'une centaine d'hectares entre Differdange et Pétange. «Là-bas, on plonge dans un autre monde», dit-il. «J'aime aussi aller faire un tour au Biodiversum à Remerschen. Mais je me sens particulièrement à l'aise à Wouerbësch». Celui qui a obtenu le deuxième score le plus élevé de la circonscription Est, en 2018, ne pouvait passer à côté du bijou vert de Mondorf.
Le chantier du ministre est vaste. Du tourisme actif (randonnée, cyclotourisme) à promouvoir le développement de nouvelles applications, en passant par l’encadrement des bénévoles et l’offre de logement, ce n’est pas le travail qui va manquer. Ce dernier point reste l’un des plus grands défis du ministère alors qu'à côté des grands hôtels de nombreux petits établissements familiaux ferment leur porte chaque année.
«Sensibiliser les jeunes et leurs parents»
La problématique des commerces de centre-ville n’est pas bien éloignée de la disparition des hôtels de taille modeste. Nécessaires à l’attrait des villes, les échoppes devraient profiter du lancement du projet pilote lancé en partenariat avec la Confédération luxembourgeoise du commerce alors que le débat concernant la libéralisation des heures d'ouverture devrait connaître une avancée significative cet automne.
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«L’économie de partage, tel le AirBnB peut apporter une valeur ajoutée», précise encore Lex Delles qui avertit tout de même à la possibilité de «concurrence déloyale». Quant à la pénurie de travailleurs qualifiés «il ne s'agit pas seulement de sensibiliser les jeunes, mais aussi leurs parents. Nous allons également nous concentrer davantage sur la formation continue.»
Densifier les zones industrielles
«Des artisans aux journalistes en passant par les politiciens: chaque groupe professionnel doit travailler sur son image. Tout le monde devrait faire ce qu'il veut et ce qu'il aime faire. En tant qu'enseignant, j'en ai souvent fait l'expérience. Si un élève veut vraiment exercer un métier d'artisan, il ne devrait pas en être empêché et obligé de suivre un autre chemin, telles des études universitaires», poursuit Lex Delles qui arbore à cette occasion la casquette de ministre des Classes moyennes.
Un ministre soucieux des PME pour qui trouver des locaux adéquats à leurs activités est souvent une sinécure. «Une des solutions réside dans la densification des zones industrielles. Pour ce faire, nous travaillons de concert avec le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire et avec les communes.»
Pour Lex Delles une coopération accrue au sein de la Grande Région pourrait être «un élément crucial». © PHOTO: Guy Wolff
Pour Lex Delles, une coopération accrue au sein de la Grande Région pourrait être «un élément crucial» pour trouver des solutions alors que «les problèmes luxembourgeois ont un impact croissant sur les habitants de la Grande Région». Dans ce contexte, les «espaces de coopération» le long des frontières constituent également une alternative intéressante. Il est ici question de télétravail alors que les petites et moyennes entreprises ne sont pas toutes sensibilisées avec le numérique.
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« Avec GoDigital ou Fit 4 Digital, nous avons déjà deux programmes qui peuvent très bien aider les entreprises. La plateforme commerciale LetzShop est aussi un très bon exemple de la manière dont le gouvernement, en coopération avec les communes, peut aider le commerce de détail à se réorienter. D'une part, il permet la vente directe et, d'autre part, il aide de nombreuses entreprises ou magasins à s’offrir une présence sur Internet.» L’enjeu est d’importance: «Ceux qui rateront le train du numérique auront beaucoup de mal à se maintenir à flot».
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