Net recul des logements autorisés au Luxembourg
L’année 2022 a été marquée par un ralentissement des demandes d’autorisation de bâtir qui peut s’expliquer par plusieurs facteurs économiques et politiques, comme la hausse des prix des matières premières et la hausse des taux d’intérêt.
Le plus grand repli apparait dans les demandes d’autorisation d’immeubles à deux logements ou plus (-28%) qui représente la plus grande partie des logements construits au Luxembourg. © PHOTO: DPA
Des prix de matières premières qui explosent, un manque cruel de main-d'œuvre, des logements sociaux qui se font attendre, des agences immobilières en mauvaise posture, la crise du logement au Luxembourg fait la une de l'actualité depuis des mois. Et le phénomène ne tend pas à s'essouffler, loin de là. C'est même d'ailleurs la plus grande crainte des Luxembourgeois selon le dernier Eurobaromètre publié par le Parlement européen ce vendredi, encore davantage que la hausse des prix.
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Il faut dire que, en 2022, plusieurs associations et organismes tiraient déjà la sonnette d'alarme, dont la Fondation Idea qui appelait à des mesures politiques fortes. Ce constat ne fait que se renforcer une nouvelle fois ce vendredi, au regard des dernières données chiffrées sur le logement publiées par le Statec. L'institut parle d'un nombre de logements autorisés en 2022 en net recul par rapport aux années précédentes.
En effet, durant l'année écoulée, les 102 communes du pays ont autorisé la création de 4.709 logements, soit un recul de 23% par rapport à 2021 (-1.396 logements). «Toutefois, il faut nuancer cette statistique car l’année 2021 était une année exceptionnelle avec 6.105 demandes de logement qui marquait, selon toute vraisemblance, le rattrapage de l’année de 2020 touchée par le covid-19», précise le Statec. Cela dit, il faut remonter à l’année 2016 pour observer un si faible nombre de logements autorisés (4.566 en 2016).
Si on compare le nombre de logements autorisés à la dernière année avant la crise sanitaire, alors on observe tout de même une baisse de 16% (-879 logements).
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Quant à la répartition géographique, la baisse la plus marquante est observée dans la capitale, où le nombre de logements autorisés est passé de 1.701 en 2021 à 772 en 2022, soit un déclin de 929 logements autorisés (-55%). «Les cantons du Nord et de l’Ouest suivent ensuite avec une diminution de 242 logements (752 en 2022 contre 994 en 2021 soit -24%). Les cantons du Centre et du Sud enregistrent une réduction de 157 logements (2.726 en 2022 vs 2.883 en 2021). Les communes des cantons de l’Est ont autorisé 459 logements en 2022 contre 527 en 2021 soit un recul de 68 logements (soit -13%)», détaille l'institut.
Concernant le type de bâtiments autorisés, le Statec observe que les maisons individuelles ont été moins impactées par cette contraction de la demande (-9%). Le plus grand repli apparait dans les demandes d’autorisation d’immeubles à deux logements ou plus (-28%) qui représente la plus grande partie des logements construits au Luxembourg.