«Nous avons besoin de plus de justice sociale»
Dans son discours du 1er Mai, Patrick Dury, président du syndicat chrétien-social, appelle à de nouvelles mesures destinées à protéger les salariés des conséquences négatives de la crise sanitaire et économique actuelle.
Confinement oblige, c'est en vidéo que Patrick Dury a prononcé vendredi son discours du 1er Mai. © PHOTO: Pierre Matgé
(Jmh avec Danielle Schumacher) - Confinement oblige, c'est une fête du Travail d'un nouveau genre qui s'est déroulée ce vendredi. Aussi bien sur la forme que sur le fond. Si le traditionnel discours du 1er Mai du président du LCGB s'est tenu face à une caméra et non devant les adhérents, les revendications de Patrick Dury se sont aussi adaptées aux circonstances.
En ces temps de pandémie, deux priorités émergent: la santé des salariés et le maintien de leurs moyens de subsistance dans un contexte économique compliqué. Car «les premiers signes» d'une crise sont déjà visibles assure Patrick Dury en référence à la rapide hausse du chômage enregistrée depuis le début du confinement. Un phénomène qui ne devrait pas s'arrêter dès la reprise complète de l'économie puisque «toute une série d'entreprises ne survivront pas», avertit le syndicaliste.
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Pour éviter que la crise sanitaire et économique en cours ne se transforme en crise sociale, le chef de file du syndicat chrétien-social demande de nouvelles actions de la part du gouvernement. Que ce soit «l'extension, l'amélioration et la prolongation du chômage partiel au-delà de la fin de la crise sanitaire», la revalorisation de l'indemnité des salariés concernés «à 90% de leur revenu jusqu'à un plafond de cinq fois le salaire minimum» ou «le versement immédiat des allocations chômage» aux salariés des entreprises amenées à mettre la clé sous la porte. Objectif: éviter au maximum le glissement vers le chômage de longue durée.
Pour Patrick Dury, la pandémie a également mis en valeur l'importance de certaines professions, telles que les personnels des supermarchés, payés à des niveau bas. Raison pour laquelle il plaide pour un ajustement du salaire social minimum afin que «les travailleurs aient enfin un revenu bien supérieur au seuil de pauvreté». Autre phénomène valorisé depuis la mi-mars, le télétravail. Une réalité qui doit désormais aboutir à «une adaptation du droit du travail» et «la création de règles fiscales réalistes», notamment pour les frontaliers.
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Si le syndicat chrétien-social estime que le patronat ne doit pas utiliser la crise «comme une occasion d'allonger le temps de travail» ou «mettre à mal les congés collectifs comme dans le secteur de la construction», il voit également l'apparition d'opportunités. Notamment dans l'instauration de nouvelles mesures destinées à améliorer le fonctionnement futur de la société et du monde du travail. Ce qui pousse Patrick Dury à demander «un effort de solidarité» car «nous avons besoin de plus de justice sociale afin de sortir plus forts de la crise.»