On en sait plus sur le bataillon belgo-luxembourgeois
Ce bataillon binational jouera un rôle crucial pour atteindre l’objectif du gouvernement en matière d’effort de défense, à savoir 1% du PIB en 2028.
L'accord de coopération entre François Bausch, ministre luxembourgeois de la Défense, et Ludivine Dedonder, son homologue belge, a été signé en octobre dernier. © PHOTO: Ministère de la Défense du royaume de Belgique
Le projet de bataillon belgo-luxembourgeois fait de plus en plus parler de lui. Après avoir levé le voile sur cette démarche ambitieuse en juin 2021 puis après l'avoir entérinée en octobre dernier, on en sait désormais plus sur les spécificités de ce bataillon de reconnaissance unique.
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De ce que l'on sait déjà, le cœur de l'unité en devenir sera situé à l'horizon 2030 à Arlon, avec une antenne située à Diekirch et une seconde à Marche-en-Famenne. Pas moins de 700 militaires composeront ainsi les différentes troupes. Celles-ci seront par ailleurs équipées de différents véhicules de reconnaissance spécialisés et «capables d'inter-opérer avec les équipements du programme CaMo (capacité motorisée) en cours d'acquisition par la Défense belge», comme l'indiquait la Défense luxembourgeoise au moment de ratifier l'accord.
Un impact significatif en termes d'effort de défense
La députée Stéphanie Empain (déi Gréng) a cherché à en savoir davantage et interrogé le ministre de la Défense François Bausch (déi Gréng) au travers d'une question parlementaire portant sur le sujet. Ce dernier n'a pas manqué de rappeler le rôle crucial de ce futur bataillon belgo-luxembourgeois. Et ce, alors que le budget alloué à la Défense doit atteindre 1% du PIB en 2028. «Selon les prévisions, ce programme aura un impact significatif en termes d'effort (Ndlr: financier) de défense luxembourgeois dès 2025, d'un ordre de grandeur de 25%», a annoncé le ministre dans sa réponse.
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Autant dire que le ministère mettra la main à la poche et ce, sur une longue durée. «Les investissements majeurs initiaux (équipements, munitions et infrastructures confondus) pourraient s'étendre sur une période de dix ans environ. Les frais d'exploitation et de soutien en découlant impacteraient l'effort de défense national pendant une trentaine d'années», a d'ailleurs précisé le ministre.
Sans compter qu'à ces frais s'en ajouteront d'autres, comme ceux de mise à jour tant pour les futurs équipements conjoints ainsi que pour les logiciels nécessaires à leur exploitation.
Un accord de coopération espéré pour la mi-2023
Tout semble donc prêt d'un point de vue logistique mais en ce qui concerne la mise en place concrète du bataillon et sur sa mise en fonction, François Bausch s'est montré plus prudent. Ce bataillon ne verra «le jour qu'après la réalisation d'une planification détaillée qui ne sera lancée qu'après la signature de l'accord de coopération, dont la signature est visée pour la mi-2023».
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Bref, pour l'heure, le ministère de la Défense luxembourgeois et son pendant belge réalisent un état des lieux. Tant sur le plan budgétaire que des effectifs. Ensuite, les militaires concernés resteront en place dans les deux antennes de Marche et de Diekirch avant de progressivement rejoindre Arlon, le «centre de gravité» de ce bataillon.
Là, on y retrouvera notamment l'état-major mixte belgo-luxembourgeois, une compagnie de reconnaissance belge et une autre luxembourgeoise ainsi que des éléments d'appui et de soutien. «Quelle que soit la phase d'exécution du programme, une des compagnies de reconnaissance luxembourgeoises restera en principe implantée à Diekirch», conclut toutefois François Bausch.