Ouverture tardive des commerces: l'ucvl n'a pas été consultée
L'union commerciale de la Ville de Luxembourg (ucvl) n'a pas été consultée lors de la mise en place du projet-pilote concernant la prolongation des heures d'ouverture des magasins les samedis et veilles de jours fériés.
Yves Piron, président de l'union commerciale de la Ville de Luxembourg © PHOTO: Charles Caratini
L'union commerciale de la Ville de Luxembourg (ucvl) n'a pas été consultée lors de la mise en place du projet-pilote concernant la prolongation des heures d'ouverture des magasins les samedis et veilles de jours fériés.
"Nous avons été prévenus de l'existence de ce projet que deux semaines avant son lancement", déplore Yves Piron, président de l'union commerciale de la Ville de Luxembourg (ucvl), "dès lors, il nous était impossible pour des questions de logistique, de se rattacher à ce projet". Ce à quoi, Françoise Hetto-Gaasch, ministre des Classes moyennes et du Tourisme, répond qu'il existe déjà une dérogation qui permet aux commerces de la Ville de Luxembourg de rester ouverts jusqu'à 20 heures s'ils le désirent. "Si l'ucvl était tant intéressée par ce projet, elle n'avait qu'à s'arranger avec la confédération luxembourgeoise du commerce", complète-elle.
Pourtant certaines enseignes à Luxembourg ont tenté le coup d'après le président de l'ucvl, "mais elles ont vite déchanté". Parmi elles se trouvaient l'enseigne Saturn qui lors de son ouverture en septembre 2009 avait décrété qu'elle resterait ouverte jusque 20 heures le samedi, mais elle a finalement laissé tomber l'affaire fin janvier 2010. "Le public n'était pas au rendez-vous et les seuls clients qui venaient n'étaient pas assez rentables", explique une vendeuse chez Saturn, "ils venaient simplement pour faire un dernier tour".
L'ucvl y a été de sa petite enquête
Suite au lancement du projet-pilote, l'ucvl a mené une enquête auprès de ses membres pour voir s'ils voyaient un intérêt à rester ouverts jusque 20 heures. "Deux tiers de nos membres n'étaient pas convaincu par le bien-fondé de la chose tandis qu'un tiers seulement aurait bien tenté l'affaire", explique Yves Piron, "en même temps c'est difficile d'attirer une clientèle désireuse de faire du shopping un samedi soir en ville".
Autre problème suscité par une ouverture tardive le samedi: la garde des enfants. "Une majorité de femmes travaille dans nos commerces et le samedi, il est vraiment difficile de faire garder ses enfants", souligne le président de l'ucvl, "depuis quelque temps nous disposons d'une maison relais en ville qui permet d'accueillir une vingtaine d'enfants de commerçants et des clients, mais ce n'est pas assez". Autre source de désagréments: le lieu de résidence des employés, qui se situe souvent dans la Grande-Région et la manière dont ils viennent travailler à savoir en transports en commun.
Puisque la prolongation des heures d'ouverture des commerces les samedis et veilles de jours fériés est maintenue pendant un an, l'ucvl va une nouvelle fois mener une enquête auprès de ses membres. "Ce qui serait à la limite intéressant pour nos clients, c'est que tous les commerces soient ouverts jusque 20 heures en même temps", conclut Yves Piron.