Virgule

Pas de tourisme de la drogue vers le Grand-Duché

Le ministre Henri Kox reconnait que peu de toxicomanes de la Grande Région viennent s'approvisionner au Luxembourg. Henri Kox estime toutefois que nombre de dealers, eux, résident dans les pays voisins. En France particulièrement.

In this photo taken on January 12, 2021 motorbike taxi driver Soonthorn poses for photos as smokes a methamphetamine yaba pill to demonstrate how he consumes the drug during an interview with AFP in Bangkok. - Thailand has long been a global gateway for exports of the drug but the coronavirus pandemic's sudden disruption of international transport has seen a surge in cut-price "yaba" tablets in the local market. (Photo by Jack TAYLOR / AFP) / To go with 'THAILAND-CRIME-DRUGS-HEALTH,FOCUS' by Lisa MARTIN and Pitcha DANGPRASITH

In this photo taken on January 12, 2021 motorbike taxi driver Soonthorn poses for photos as smokes a methamphetamine yaba pill to demonstrate how he consumes the drug during an interview with AFP in Bangkok. - Thailand has long been a global gateway for exports of the drug but the coronavirus pandemic's sudden disruption of international transport has seen a surge in cut-price "yaba" tablets in the local market. (Photo by Jack TAYLOR / AFP) / To go with 'THAILAND-CRIME-DRUGS-HEALTH,FOCUS' by Lisa MARTIN and Pitcha DANGPRASITH © PHOTO: AFP

Patrick Jacquemot

Ah, le Luxembourg... D'au-delà les frontières, on y vient pour sa Place financière (pour de bonnes ou mauvaises raisons), son tabac et ses carburants à bas coûts mais certainement pas pour s'y approvisionner en produits stupéfiants. Le ministre de la Sécurité intérieure a tenu à rassurer sur ce point le député ADR Fred Keup qui vient de l'interpeller sur le sujet. Mais, par contre, selon Henri Kox (Déi Gréng), les revendeurs n'hésiteraient pas à venir de l'étranger pour établir leur business au Grand-Duché.

Lire aussi :Les toxicos en manque... de lieux

Ainsi, vendredi à l'occasion d'une réponse parlementaire, le ministre glisse-t-il : «On peut dire que la plupart des dealers ne vivent pas au Luxembourg, mais à l'étranger proche (principalement en France)». Et à défaut d'être plus précis sur l'origine des trafiquants, le responsable politique souligne la bonne collaboration avec la police hexagonale.

A étudier les rapports de la police et de la Justice, impossible d'être plus précis sur la question. Tout comme le ministre ne s'aventure pas à dire combien de résidents luxembourgeois et combien d'usagers étrangers ont été interpellés dans des affaires de drogues ces dernières années, ni quel était leur rôle (consommateur, revendeur, organisateur de trafic). Le seul point sur lequel Henri Kox s'exprime, c'est par contre sur le nombre d'arrestations effectuées pour des questions relatives aux stupéfiants : 18 depuis le début de l'année, 99 en 2020 pour le seul arrondissement de Luxembourg et 187 en 2019.

En fait, la connaissance géographique ne s'appuie pour le moment que sur une analyse du centre Abrigado. En mars 2020, la structure ouverte aux toxicomanes installée dans la capitale, a ainsi analysé les dossiers de 163 usagers fréquentant ses salles de consommation. S'interrogeant sur leur origine et sur leur lieu de vie.

De ces données desquelles il ressort ainsi que seulement 22% étaient de nationalité luxembourgeoise, et 70% de ceux qui justifiaient une adresse résidaient au Grand-Duché. Pour le reste, les origines sont très cosmopolites, et les lieux de vie bien incertains (46% de sans domicile fixe). Une situation qui avait d'ailleurs valu une intervention du député Vert Franz Benoy à la ministre de la Santé voilà quelques semaines.

Le ministre de la Sécurité intérieure a profité de la réponse parlementaire pour rappeler les efforts faits en matière de police sur les points chauds de la capitale. Toujours utile alors que depuis un bon trimestre il ne cesse d'être bousculé par la bourgmestre de Luxembourg sur les problèmes de trafic et d'insécurité (plus particulièrement dans le secteur Gare-Bonnevoie). Henri Kox souligne ainsi que, depuis 2019, la police a déployé davantage de personnels sur ces problématiques.

Outre le déploiement de quelque 55 agents affectés à trois postes dans le district de la gare, «une trentaine d'agents supplémentaires (policiers en uniforme, membres du service de police judiciaire, maîtres-chiens, etc.)» se sont joints aux dispositifs en place.

Sur le même sujet

Sur le même sujet