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Politique

Pierre Gramegna explique la raison de son départ

L'annonce, mardi, de la démission du ministre des Finances a surpris son monde. Mais à 63 ans, le responsable des comptes de la nation depuis 2013 ne quitte pas son poste par lassitude.

Dans sa carrière, Pierre Gramegna aura notamment participé à trois COP sur le climat : Kyoto en 1997, Bonn en 2017 et Madrid en 2019.

Dans sa carrière, Pierre Gramegna aura notamment participé à trois COP sur le climat : Kyoto en 1997, Bonn en 2017 et Madrid en 2019. © PHOTO: Christophe Olinger

Patrick Jacquemot

C'est par un communiqué du DP que l'information a été révélée, mardi à la mi-journée. Texte court, remerciements vifs mais brefs, c'était un peu court au regard de l'effet produit par l'annonce du départ du ministre des Finances et du Budget en place depuis 2013. Et cela d'autant plus que quelques heures auparavant, deux autres ministres LSAP (Dan Kersch et Romain Schneider) avaient eux aussi fait le choix de quitter leurs fonctions gouvernementales.

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C'est finalement sur le plateau de RTL Télé que le ''grand argentier'' du gouvernement Bettel s'est expliqué, mardi soir. Balayant toute tension politique interne à l'exécutif, désaccord au sein de la coalition pour justifier son choix, Pierre Gramegna a avancé une raison exclusive. 100% politique d'ailleurs puisque s'il fait le choix de céder sa place c'est pour ne pas donner l'illusion qu'il pourrait postuler à cette même place à l'issue des prochaines législatives.

Silence radio

Plutôt étonnante l'absence de réaction des ténors libéraux sur la démission de Pierre Gramegna. Ainsi, ni le Premier ministre Xavier Bettel, ni la présidente du DP (Corinne Cahen) ou son trésorier Patrick Goldschmidt n'ont exprimé le moindre avis sur la démission, notamment sur les réseaux sociaux.

D'ailleurs, le diplomate de formation n'entend pas se présenter à ces élections 2023. Il l'a fait savoir clairement et en a informé le parti libéral. Après avoir mûrement réfléchi, il a décidé de quitter ce ministère où -l'intéressé le reconnait- il avait eu du mal à prendre ses marques au départ. Il est vrai qu'avant lui, seuls des ministres issus des rangs du CSV avaient géré les comptes du pays pendant 29 années. Par ailleurs, à peine nommé, l'ancien directeur des relations économiques internationales au ministère des Affaires étrangères avait dû batailler à l'international suite à la désignation du Luxembourg dans la liste noire des paradis fiscaux.

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Alors que sa démission devrait être effective dans les semaines à venir (l'homme tient à boucler le budget 2022 avant son départ), Pierre Gramegna a tenu aussi à assurer qu'aucun problème de santé ne l'avait poussé à quitter ses charges ministérielles.

Si le LSAP a réglé la question de la succession de ses deux «sortants», le parti libéral doit réunir son comité directeur pour choisir celui ou celle qui reprendra les dossiers financiers du pays. Un choix délicat, d'autant plus que la formation n'est pas la plus en odeur de sainteté dans les derniers sondages. En témoigne le score des intentions de vote en sa faveur dans le dernier Sondesfro. Si les électeurs devaient voter dimanche, le DP perdrait trois sièges à la Chambre, avec 9 députés élus contre 12 actuellement.

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