Pourquoi tant de têtes couronnées aux obsèques du Grand-Duc?
Venus de Norvège, Suède ou encore de Jordanie, de nombreux membres de familles royales seront présents à l'événement de ce samedi 4 mai, en la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg. Explications.
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28. C'est le nombre de représentants de familles régnantes à faire le déplacement ce samedi 4 mai, pour rendre un dernier hommage au grand-duc Jean lors de ses funérailles.
Des rois et reines ainsi que des princesses peu habitués à se rendre au Luxembourg d'ordinaire. Mais des présences qui s'expliquent surtout par les différents liens établis au fil des siècles entre la famille grand-ducale et les familles royales régnantes en Europe.
«Le Luxembourg est lié à toutes ces familles de par son histoire, et plus particulièrement du côté du prince Félix de Bourbon-Parme et la grande-duchesse Charlotte», explique Stéphane Bern , spécialiste des têtes couronnées et proche du grand-duc Jean.
En effet, tout commence avec la dynastie Nassau, régnante sur les Pays-Bas et le Luxembourg, qui, à l'époque, faisait figure de province de la Hollande. Guillaume IV, grand-père du grand-duc Jean, s'unit à Marie-Anne de Bragance et aura une petite fille: la grande-duchesse Charlotte.
De son côté, Maria Antonia de Bragance, se marie à Robert de Bourbon et aura un fils: le prince Félix. Les parents du grand-duc Jean étaient donc cousins germains, avant d'être époux. Une pratique courante à l'époque dans les familles royales pour assurer la continuité du «sang bleu».
Les Bragance et Nassau trouvent ainsi leurs racines, non seulement dans les pays nordiques, mais aussi du côté du Portugal, de l'Italie ou encore du Liechtenstein.
«Les Nassau sont partout. Ils font partie intégrante de toutes les familles. Suède, Danemark, Norvège ou encore Belgique, il n'y a pas de doute, le Luxembourg se situe bien au carrefour de l'Europe», détaille Stéphane Bern.
Un cœur de l'Europe qui sera d'ailleurs renforcé par le mariage du prince Jean de Luxembourg avec Joséphine-Charlotte en 1953, qui viendra «couronner la formation du Benelux», selon l'animateur franco-luxembourgeois. De par cette union, plusieurs rois de Belgique entreront en effet dans la famille grand-ducale.
Jean de Luxembourg avec son épouse Joséphine Charlotte de Luxembourg et ses enfants: Marie-Astrid, Henri, Jean, Margaretha et Guillaume, en 1972. © PHOTO: Tony Krier
Des liens étroits, qui expliquent que la monarchie belge soit la délégation la plus représentée aux funérailles du grand-duc Jean ce samedi, avec neuf représentants.
En revanche, la famille Windsor, du côté du Royaume-Uni, ne sera elle «que» représentée par la princesse Anne, treizième dans l'ordre de succession au trône. «Il y a moins de liens avec la couronne anglaise. Mais la famille royale britannique a tout de même un fort attachement avec le Luxembourg. Le grand-duc Jean accompagnait à cheval la reine Elisabeth II lors du "Trooping the colour" par exemple», explique Stéphane Bern.
Le grand-duc Jean accompagné de la reine Elisabeth II. © PHOTO: Archives LW
C'est simple, ce samedi 4 mai, «il n'y aura jamais eu autant de têtes couronnées sur le sol luxembourgeois depuis le mariage du prince héritier Guillaume avec la comtesse Stéphanie en 2012», souligne le néo-Luxembourgeois, qui avait commenté l'événement à l'époque, et sera également présent pour les funérailles du Grand-Duc.
A titre de comparaison, aucune tête couronnée, hormis la reine Elisabeth II, le prince Philip, Kate et William n'avaient assisté au mariage du prince Harry en 2018.
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