Premiers échanges avant la tripartite de vendredi
Maintenir le pouvoir d'achat, adapter le barème fiscal à l'inflation - les syndicats se sont adressés mardi au gouvernement avec des revendications claires.
Romain Wolff (CGFP), Patrick Dury (LCGB) et Nora Back (OGBL) (de gauche à droite) ont insisté, avant même le début des négociations tripartites vendredi, pour entamer un dialogue avec le gouvernement. © PHOTO: Guy Jallay
(FJ/mig) - Les syndicats, le patronat et le gouvernement se sont rencontrés mardi au château de Senningen pour des entretiens bilatéraux en vue de la tripartite. Ce sont surtout les représentants syndicaux qui avaient insisté pour entrer en discussion avec le gouvernement avant les négociations de vendredi, afin de plaider pour leur revendication d'adapter le barème fiscal à l'inflation. Il y a une semaine, l'OGBL, la CGFP et le LCGB avaient argumenté dans un communiqué de presse commun qu'en période d'inflation élevée, une adaptation du barème fiscal était indispensable «pour maintenir le pouvoir d'achat des salariés et des pensionnés».
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Lors des entretiens bilatéraux de mardi, les représentants des employeurs et des travailleurs ont présenté séparément leur vision de la situation actuelle et leur idée de ce qu'il adviendra après le 31 décembre 2023, date à laquelle les mesures d'aide prendront fin.
Interrogées à ce sujet, les deux parties ont souligné que le plafonnement des prix du gaz et de l'électricité était la bonne décision pour faire baisser l'inflation. «Mais la crise n'est pas encore terminée et l'inflation reste élevée, même pour les entreprises», a déclaré le président de l'UEL Michel Reckinger après la rencontre bilatérale, interrogé par le Luxemburger Wort.
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Selon lui, les aides publiques promises n'ont pas été reçues à la hauteur espérée, en particulier par les petites et moyennes entreprises. Ces dernières ont souffert de l'augmentation des prix à la production et de l'énergie. S'y ajoutent deux tranches d'indexation (février et avril 2023) ainsi que l'augmentation du salaire minimum au 1er janvier 2023. «C'est difficile à supporter pour les entreprises. C'est pourquoi nous devons voir ce qui se passera en 2024, lorsque les mesures d'aide prendront fin», a déclaré Michel Reckinger.
C'est difficile à supporter pour les entreprises. C'est pourquoi nous devons voir ce qu'il en sera en 2024, lorsque les mesures d'aide prendront fin.
Les priorités des syndicats sont différentes. «Nous avons encore une fois fait comprendre avec force au gouvernement qu'il fallait maintenir le pouvoir d'achat et garantir les moyens de vivre correctement. C'est pourquoi nous insistons pour que le barème fiscal soit adapté à l'inflation, car à chaque tranche d'indexation qui tombe, il reste de moins en moins net», a déclaré le président du LCGB Patrick Dury mardi après la rencontre avec le gouvernement. Mercredi, le cabinet se réunira et vendredi, le gouvernement soumettra ses propositions aux partenaires sociaux.
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De quoi va-t-il être question lors de la tripartite de vendredi ?
Au cours de la prochaine tripartite, les principaux acteurs discuteront de la manière dont les mesures de réduction de l'inflation prises lors des précédentes tripartites, notamment le plafonnement des prix du gaz, le gel des prix de l'électricité, le rabais sur le mazout et la réduction de la TVA, doivent être supprimées. Le deuxième point d'achoppement des négociations sera la compensation de la troisième tranche d'indexation, qui devrait arriver à échéance en 2023. Selon l'accord, l'État doit compenser cette tranche, mais celle-ci s'achève en principe le 31 décembre 2023. Il s'agit maintenant de déterminer ce qu'il adviendra ensuite.
C'est surtout la question fiscale qui pourrait s'imposer comme thème principal déterminant après la discussion sur l'index lors de la tripartite de mars 2022. Alors que les syndicats insistent sur l'adaptation du barème fiscal à l'inflation, c'est surtout l'un des partis gouvernementaux qui s'oppose à cette demande : le DP. Il y a une semaine encore, la ministre des Finances Yuriko Backes (DP) avait qualifié une telle mesure d'«irresponsable» dans les médias. Elle coûterait plus d'un milliard d'euros et représenterait une charge pour les futurs budgets nationaux.
Romain Wolff (CGFP), Patrick Dury (LCGB) et Nora Back (OGBL) après les entretiens bilatéraux de mardi au château de Senningen. © PHOTO: Guy Jallay
Cet article a été publié initialement sur le site du Luxemburger Wort. Traduction: Pascal Mittelberger.