Virgule

Préservatifs et stérilets gratuits d'ici peu

Le remboursement à 100% de plus de produits contraceptifs et sans limite d'âge devrait être instauré -au plus tard- d'ici début 2021. Plus tardivement que prévu, la faute au... covid-19.

Attention : le remboursement des contraceptifs ne sera possible qu'après une ordonnance médicale.

Attention : le remboursement des contraceptifs ne sera possible qu'après une ordonnance médicale. © PHOTO: Shutterstock

Patrick Jacquemot

La promesse était incluse dans l'accord de coalition. La voilà proche d'aboutir : oui, demain, l'accès à la contraception (sur ordonnance) sera entièrement gratuit. Et si du côté de la Caisse nationale de santé, qui procédera au remboursement, la prise en charge à 100% est bien actée depuis janvier dernier, la mesure tarde pourtant à se mettre en place. «Simple contretemps, reconnait-on au ministère de la Sécurité sociale. Le troisième temps de cette nouvelle politique a été ajourné par la crise du coronavirus qui a ralenti certains processus.»

Pas d'inquiétude à avoir donc, et les ministres de la Santé et de la Sécurité Sociale l'ont assuré au député Mars Di Bartolomeo (LSAP) qui les interpellait sur un possible blocage de la mesure. Il n'y en a pas. Et l'étape administrative suivante -la saisine de la commission de nomenclature- a d'ores et déjà été prévue pour cette rentrée. Restera ensuite au Conseil d'Etat à se prononcer sur le texte, et le nouveau dispositif de remboursement entrera pleinement en application. «Au mieux, avant la fin de l'année. Au pire, tout début 2021», assurent les services de Romain Schneider (LSAP).

Cette fois, la prise en charge sera bien plus élargie que ce qui se faisait jusqu'alors. L'ancienne convention était autant limitative dans la participation de la CNS au remboursement des contraceptifs en fonction de l'âge du demandeur que de la nature du produit prescrit. A l'avenir, le «remboursement sur ordonnance médicale sera introduit sans facteur d'âge ou de méthodes médicales, y compris dans le remboursement de la contraception d'urgence (''pilule du lendemain'') à condition qu'elles soient sûres et fiables».

Dès que l'ensemble du texte sera validé, préservatifs (masculins comme féminins), diaphragmes, capes cervicales, stérilets, mais aussi les divers médicaments associés à la contraception (spermicide, patch transdermique, dispositif estroprogestatif, etc) ne coûteront plus rien à l'assuré(e) à qui ils auront été prescrits par un médecin. Coût de cette mesure? Trop tôt pour le dire, reconnaissent Paulette Lenert (LSAP) et Romain Schneider. Mais une certitude : «Les frais seront répartis entre la Caisse nationale de santé et le ministère de la Santé, par le budget de l'Etat».

A noter que ces dernières années, avec un taux de prise en charge à 80%, avec des réserves d'âge et un nombre de produits plus restreint, la dépense représentait environ 60 euros par an et par bénéficiaire. Sachant toutefois que le nombre de demandeuses avait fortement crû depuis 2018, et la dernière convention adoptée. Celle-ci avait déjà élargi le champ des remboursements aux femmes de moins de 30 ans (contre 24 par le passé).

Sur le même sujet

Sur le même sujet