Réduire le chômage partiel pour relancer l'emploi
Si le dispositif a jusque-là été un outil très utilisé depuis le début de la pandémie, le gouvernement entend désormais sortir les entreprises de ce schéma. Pour cela, l'Etat a mis en place une nouvelle aide dès juillet. Mais pour ce premier mois, le nombre de bénéficiaires s'annonce réduit.
Le chômage partiel devrait toutefois être maintenu au moins jusqu'à la fin de l'année. © PHOTO: Lex Kleren
(ASdN avec Marco Meng) - Pour sauver les entreprises, le gouvernement n'a pas lésiné sur les moyens. Au total, ce sont près de 93,8 millions d'euros qui ont été versés aux petites entreprises et aux indépendants dans le cadre des aides financières non remboursables. La dernière en date accordera une somme mensuelle entre 250 et 1.250 euros par salarié, selon qu'il soit au chômage ou actif.
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Avec cette nouvelle aide, le gouvernement souhaite permettre aux entreprises de recevoir d'autres formes d'aide. Avec un objectif «encourager les entreprises à investir», précise Franz Fayot (LSAP). Car la pandémie «a aggravé le climat des affaires», souligne le ministre de l'Economie avant d'ajouter que cela peut pousser les entreprises «à reporter, voire à remettre en cause certains projets d'investissement».
Grâce à ces investissements, le gouvernement entend «sortir les employés du chômage partiel», souligne Lex Delles (DP). Jusqu'à présent, le chômage partiel a été le moyen le plus efficace de supprimer la pression financière des entreprises et d'empêcher une vague de licenciements. Mais son coût reste faramineux. Mi-mai, Dan Kersch (LSAP) évoquait une enveloppe de quelque 725 millions d'euros.
Cette nouvelle aide aux entreprises sera applicable dès le mois de juillet, avec effet rétroactif. Avec une condition toutefois : que l'entreprise n'ait pas demandé de réduction du temps de travail pour ce mois-ci.
Un prérequis qui devrait limiter le nombre de bénéficiaires en juillet. Car les demandes de chômage partiel doivent être introduites au plus tard le 12 de chaque mois pour le mois suivant. Autrement dit, pour bénéficier d'une réduction de temps de travail en juillet, les entreprises devaient introduire leur demande avant le 12 juin, soit près de six semaines avant l'approbation de cette nouvelle aide par la Chambre des députés. «Début juin, les entreprises ne savaient pas quand et si l'aide financière arriverait», regrette ainsi l'Association des artisans (FDA).
L'argument est cependant réfuté par Lex Delles. Pour le ministre des Petites et Moyennes entreprises, les conditions des nouvelles mesures de soutien ont été «clairement communiquées», entre autres lors de la présentation du paquet «Neistart Lëtzebuerg» le 20 mai 2020.