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Fausses accusations

Réfugiés "forcés de rentrer en Irak": Jean Asselborn réagit

Le ministre de l'Immigration a tenu à prendre position suite à des accusations mensongères: le Luxembourg n'a pas renvoyé de demandeurs d'asile en Irak de force.

Jean Asselborn a clarifié les choses suite à l'annonce d'une manifestation de ressortissants irakiens prévue ce vendredi

Jean Asselborn a clarifié les choses suite à l'annonce d'une manifestation de ressortissants irakiens prévue ce vendredi © PHOTO: Pierre Matgé

Christelle Brucker

(ChB) - Ce lundi, un demandeur d'asile a perdu ses nerfs au foyer de Diekirch par peur d'être prochainement expulsé et a commis une série d'actes de vandalisme. Incontrôlable, les forces de l'ordre appelées sur place n'ont eu d'autre choix que de l'arrêter.

Pour le soutenir, une manifestation de ressortissants irakiens est prévue ce vendredi sous les fenêtres de la Direction de l'Immigration. Les demandeurs d'asile accusent en effet le Luxembourg de renvoyer des Irakiens de force dans leur pays d'origine.

Face à cette situation, Jean Asselborn, ministre de l’Immigration et de l’Asile, a tenu à clarifier les faits.

Sa demande avait été acceptée, il ne le savait pas

Dans un communiqué, le ministre indique d'emblée que le demandeur d'asile en question s'est vu attribuer une protection internationale en octobre:

"La décision n'a cependant pas pu être notifiée immédiatement à l'intéressé puisqu'il se trouvait alors en séjour irrégulier sur le territoire d’un autre Etat membre et qu'un transfert a été nécessaire pour le ramener au Luxembourg."

Le ministre explique ensuite pourquoi les délais sont si longs: "L’émission de documents officiels, en l’occurrence le titre de voyage et le titre de séjour pour réfugiés, est conditionnée, d’un côté par la production purement matérielle des documents, mais d’un autre côté aussi par la volonté de l’administré d’accomplir une série de démarches dans les meilleurs délais. Dans ce cas précis, ces démarches n’ont pas encore été toutes accomplies."

Le ministre rappelle aussi que les demandes de protection internationale font l’objet d’un examen individuel, la Cour administrative venant de confirmer que le fait d’être originaire d’Irak n’est pas un élément justifiant à lui seul et automatiquement l’octroi d’une protection car le conflit armé interne se limite seulement à certaines zones du pays."

"De tels retours ne sont pas exclus"

Enfin, le ministre donne quelques chiffres clés:

  • En 2017, 329 ressortissants irakiens se sont vu octroyer le statut de réfugié, comparé à 116 refus.

  • En 2016, 93 ressortissants irakiens avaient obtenu le statut de réfugié, comparé à 27 refus.

A ce stade le Luxembourg n'a encore jamais opéré de retour forcé vers l’Irak, mais à l'instar de la pratique d'autres Etats membres et sur base de la législation européenne, Jean Asselborn annonce que de tels retours ne sont pas exclus.

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