Rien ne presse pour la vaccination générale des 5-11 ans
Si vaccination des plus jeunes il doit y avoir au Luxembourg, le Conseil supérieur des maladies infectieuses recommande de cibler d'abord les enfants vulnérables et les petits vivant auprès de personnes susceptibles de développer des formes covid graves.
Entre les deux injections, le Conseil préconise un délai de quatre semaines pour les plus jeunes. © PHOTO: AFP
Du côté du laboratoire pharmaceutique, c'est officiel : le 20 décembre, Pfizer livrera bien 18.000 «doses pédiatriques» au Luxembourg. Reste maintenant au gouvernement à se prononcer sur quels enfants pourront accéder à ce sérum. Xavier Bettel et Paulette Lenert attendaient l'avis du Conseil supérieur des maladies infectieuses (CSMI), il est tombé. Et les experts se montrent, disons timides sur l'extension de la campagne vaccinale aux 5-11 ans en toute précipitation.
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Si l'Agence européenne des médicaments a donné son feu vert, les spécialistes luxembourgeois du CSMI sont ainsi moins pressés à vacciner illico l'ensemble de cette génération. Leur argument : «Au vu d’un bénéfice direct plus faible de la vaccination contre le covid-19 que dans la population générale âgée de 12 ans et plus, et au vu d’un impact global négligeable sur la mortalité globale du covid à court terme au Luxembourg, il semble moins urgent de débuter rapidement une campagne de vaccination universelle des enfants de cette tranche d’âge».
Si vaccination il peut y avoir donc, autant la prioriser. Dans ce «dès maintenant», le Conseil supérieur des maladies infectieuses recommande l'injection à deux catégories de petits :
Aux enfants vulnérables au covid, «en raison de leur plus grand risque de complications liés aux infections SARS-CoV-2 (bénéfice direct de la vaccination)».
Aux enfants vivant sous le même toit qu’un autre individu vulnérable au virus (senior, diabétique, etc...) «afin de diminuer le risque de transmission de l’infection à ces personnes (bénéfice indirect)».
Même si depuis le début de l'épidémie, il a été démontré que les générations les plus juvéniles ne développaient pas forcément de symptômes ou de formes graves de la maladie après infection covid, il est aussi prouvé que les plus jeunes restent parmi les principaux vecteurs de circulation du virus. La semaine dernière, les 0-12 ans représentaient ainsi près du quart des nouveaux cas positifs, sans forcément que cela pèse sur le système de santé.
Par contre, en étant porteurs du virus, ils contribuent à sa diffusion rapide au sein de leur classe, de leurs groupes d'amis, de leur famille... De fait, en actant la vaccination des moins de 12 ans, toutes ces ''passerelles virales'' devraient perdre en intensité.
Si le gouvernement le décidait dans les jours à venir, la vaccination des moins de 12 ans pourrait débuter dès les congés de Noël. Restera alors à en définir la forme : en centres de vaccination, juste en cabinet médical ou auprès des pédiatres ou alors, à l'image de ce qui s'est fait pour les lycées, par l'envoi dans les écoles d'équipes mobiles sitôt la rentrée sonnée.
Le mode d'emploi recommandé
Si le gouvernement de Xavier Bettel s'engage à ajouter les moins de 12 ans dans la campagne vaccinale actuelle, le Conseil lui adresse plusieurs directives :
- Vacciner en deux injections espacées d'au moins 4 semaines, 28 jours. - Les enfants ayant atteint les 12 ans au moment de l'administration de la seconde injection pourront recevoir le même dosage du Pfizer que les adultes. - Garçons ou filles qui auraient été testés covid+ pourront recevoir les deux doses préconisées. Il faudra toutefois attendre que les symptômes éventuels aient disparu et un mois après le dépistage de l'infection. - Mieux vaut attendre 14 jours entre la vaccination et tout autre vaccin (grippe, rougeole, etc).