Sam Tanson élue officiellement tête de liste nationale des Verts
Les 200 membres du congrès extraordinaire des Verts ont désigné à l'unanimité mardi soir Sam Tanson comme tête de liste nationale pour les élections législatives d'octobre. C'est la première fois que le parti aura une tête de liste unique.
Sam Tamson a été élue à l'unanimité ce mardi soir pour emmener la liste des Verts au niveau national. © PHOTO: Marc Wilwert / Luxemburger Wort
(m. m. avec Marc SCHLAMMES) - C'est officiel depuis ce mardi soir: la ministre de la Justice et de la Culture Sam Tanson sera l'unique tête de liste nationale pour les élections législatives d'octobre. Les 200 membres du congrès extraordinaire des Verts, qui s'est tenu ce mardi soir, l'ont élue à l'unanimité. La semaine dernière, elle avait déjà été plébiscitée par la commission électorale de Déi Gréng pour occuper ce poste stratégique.
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Une unique tête de liste est une première pour les Verts, qui avaient jusque-là préféré un duo paritaire, un homme et une femme, pour emmener le parti au niveau national. Ce changement de stratégie a nécessité de revoir les statuts du parti.
«J'ai un grand respect et une grande humilité devant cette tâche. Mais surtout, je suis extrêmement impatiente de faire ce chemin avec vous», a confié Sam Tanson à la fin de son discours.
La plus jeune des têtes de liste
Lors de son allocution, elle a chaleureusement remercié son collègue François Bausch, vice-Premier ministre, qui a également été son mentor en politique. Ce dernier a été le premier à soutenir sa candidature. «Une femme à la tête du pays... ce serait si beau», a lancé mardi soir le ministre écologiste. «Mais pas n'importe quelle femme. Nous avons besoin d'une femme qui sache ce que signifie l'égalité de tous.» Sam Tanson était selon lui la candidate idéale.
A 45 ans - elle fêtera son anniversaire le 4 avril -, l'ex-journaliste est la plus jeune des têtes de liste des quatre partis de la majorité représentés à l'hémicycle. Mais elle n'est pas pour autant la moins inexpérimentée politiquement : depuis son adhésion au parti il y a 19 ans, la diplômée en droit a déjà eu son siège au conseil communal de la capitale ( de 2011 à 2017, dont à partir de 2013 comme chargée des finances et de la mobilité ), au conseil d'État (2015 à 2018 ), au Parlement (avril à octobre 2018) et au gouvernement depuis les élections à la Chambre d'octobre 2018, d'abord comme ministre du Logement et de la Culture et depuis l'automne 2019 comme ministre de la Justice et de la Culture. Et entre les deux, elle a dirigé le département jeunesse (2006 à 2007) et le parti (2009 à 2014) en tant que coprésidente.
Née dans la capitale
Un parcours politique à grande vitesse, qui, en plus de l'adaptabilité et du talent, demande aussi de l'affirmation de soi et de la connaissance du dossier. Mais qui est Sam Tanson ?
Une «femme d'Etat», née dans la capitale et vivant à Bonnevoie et mère d'un fils et d'une fille. Elle représente ce style de vie urbain auquel l'électorat vert en particulier s'identifie. Cela comprend le fait qu'elle préfère se déplacer à vélo, qu'elle aime l'ambiance multiculturelle de son quartier, qu'elle apprécie la diversité de l'offre culturelle - et aussi le fait qu'elle est végétarienne depuis l'âge de 16 ans. Avec une coupe de cheveux courte et de grandes lunettes - une préférence qu'elle partage avec la dirigeante du LSAP Paulette Lenert -, elle apparaît stricte et sérieuse, mais elle ne peut cacher des traits espiègles.
«Un leadership fort»
Des collègues de son parti attestent que Sam Tanson a entre autres «un leadership fort et compétent» et un «sens distinct de la justice et de la fidélité», selon François Benoy. Djuna Bernard dit d'elle qu'elle est un «modèle» et qu'elle a «une grande expertise» et un «esprit d'équipe impressionnant». François Bausch qualifie Sam Tanson, avec qui il forme la double tête de liste régionale au centre comme en 2018, comme «intelligente» et «directe».
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La ministre écologiste a même reçu les éloges de l'opposition, dont Gilles Roth. Il décrit Sam Tanson comme «dévouée» et «compétente». Elle connaît ses dossiers, a des «réflexes d'avocate» et possède «une solide expertise», selon le codirigeant des chrétiens-sociaux. Cependant, Gilles Roth concède aussi que la ministre réagit parfois «timidement» aux critiques et qu'elle pourrait parfois agir de manière plus décisive et avant-gardiste, par exemple avec le dossier de données judiciaires.
En tant que ministre de la Culture, Tanson a livré, entre autres, une nouvelle loi pour la protection des monuments et la mise en œuvre du plan de développement culturel ; au ministère de la Justice, elle a fait bouger le chantier de la protection de la jeunesse et du droit pénal et dans le cadre de la réforme constitutionnelle un conseil national de la magistrature et un statut des magistrats ont été créés.
Une femme ambitieuse
Même si l'échec est en fait un mot étranger pour Sam Tanson, qui appartient à la génération des Verts pour qui gouverner et aider à façonner la société est une évidence. Elle est considérée comme trop ambitieuse pour cela. Pas seulement en politique. En tant que coureuse passionnée, elle a participé avec succès au marathon de la capitale il y a quelques années. Et lors du 175e anniversaire du Luxemburger Wort, l'écologiste a remporté le quiz sur l'histoire du plus vieux quotidien du pays.
Maintenant, un grand défi attend la ministre écologiste : en tant que tête de liste, elle doit faire en sorte que Déi Gréng obtienne le 8 octobre prochain au moins un résultat similaire à celui de 2018, où les Verts sont sortis grands gagnants du scrutin en remportant neuf sièges à la Chambre, soit trois de plus. Ils doivent cette fois au moins confirmer cette performance et prolonger leur participation au gouvernement pendant encore cinq ans.