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Fracture sociale au Luxembourg

Selon Juncker, «les riches et les pauvres s'éloignent de plus en plus»

Samedi, l'ancien président de la Commission européenne était en interview à la radio RTL et a évoqué sa vision de la situation dans le pays.

 Jean-Claude Juncker a été Premier ministre entre 1995 et 2013.

Jean-Claude Juncker a été Premier ministre entre 1995 et 2013. © PHOTO: Christophe Olinger

Source Redaktion

(MS) - Lors d'un entretien avec RTL Radio Lëtzebuerg samedi, Jean-Claude Juncker a notamment parlé des mesures décidées lors de la tripartite. Selon lui, le paquet est approprié pour freiner l'inflation.

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L'ancien chef de gouvernement et ex-chef de la Commission européenne a toutefois critiqué le fait qu'en temps de crise, les personnes ayant des salaires élevés profitent davantage des tranches d'indexation que les petits et moyens salaires. Selon lui, il n'est pas normal qu'une personne occupant un poste de ministre d'État reçoive trois à cinq fois plus qu'un salarié au salaire minimum lors d'une tranche indiciaire.

Selon le politicien du CSV, il serait nécessaire de procéder à des gradations dans le système d'indexation et de plafonner l'index en période de crise. Mais seulement tant que la crise dure. Mais pour l'instant, aucun parti, pas même le CSV, ne ferait cette demande. L'homme de 68 ans a également fait remarquer qu'indépendamment de l'indice, le fossé entre les riches et les pauvres n'a cessé de se creuser. Juncker a qualifié de «spectaculaire» la mesure tripartite selon laquelle l'État paiera aux entreprises publiques et privées les coûts de la troisième tranche de l'index 2023.

Il ne s'attendait pas à cela de la part d'un gouvernement dirigé par des libéraux. Il peut toutefois comprendre qu'une telle mesure soit prise en temps de crise. En ce qui concerne la tête de liste du CSV et l'état du parti en général, Juncker ne s'inquiète pas, selon ses dires. Il qualifie le parti d'opposition de «vraiment bien positionné» avant le début de la campagne électorale. Il n'a pas voulu se prononcer sur sa vision du gouvernement à ce moment-là.

Luc Frieden, un bon choix

Jean-Claude Juncker considère la tête de liste de son ancien ministre des Finances Luc Frieden pour les élections législatives comme une bonne solution. En Allemagne, il n'est pas rare de passer de la politique à l'économie et inversement. Juncker a fait référence au chef de la CDU, Friedrich Merz. Selon Juncker, il ne faut pas présenter Luc Frieden exclusivement comme un libéral économique. Il considère Frieden comme une personne qui sait réfléchir et qui n'a jamais bloqué un projet social lorsque le CSV était au pouvoir.

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L'entretien d'une heure a également porté sur la période de turbulences que traversent actuellement de nombreuses banques internationales, mais qui, selon Juncker, n'est pas comparable à la crise bancaire de 2008. L'ancien président de la Commission a critiqué la décision de celle qui lui a succédé, Ursula von der Leyen, de considérer l'énergie nucléaire comme une source d'énergie propre. Un pas qui, à ses yeux, n'aurait pas dû être franchi.

Cet article a initialement été publié sur le site du Luxemburger Wort. Traduction: Simon Martin

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