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Rentrée scolaire

SEW/OGBL : «L'école ne peut pas tout arranger»

Le syndicat des enseignants demande au ministre de l'Éducation plus de dialogue et de participation aux décisions.

Une température ambiante maximale de 20 degrés: la présidente du SEW Joëlle Damé (au centre de la photo) espère, avec Michel Reuter, Vera Dockendorf, Isabelle Bichler et Frédéric Krier, de gauche à droite, que les élèves n'auront pas froid en hiver.

Une température ambiante maximale de 20 degrés: la présidente du SEW Joëlle Damé (au centre de la photo) espère, avec Michel Reuter, Vera Dockendorf, Isabelle Bichler et Frédéric Krier, de gauche à droite, que les élèves n'auront pas froid en hiver. © PHOTO: Chris Karaba

Peu avant la rentrée scolaire, les syndicats prennent traditionnellement la parole pour dire au grand public ce qui, selon eux, ne va pas dans le système éducatif et ce qu'il faut faire pour y remédier.

Lire aussi :Claude Meisch détaille les nouveautés de la rentrée

Un aspect central et récurrent dans le débat sur l'éducation est l'injustice éducative qui, aux yeux du SEW/OGBL, est en réalité «une injustice de notre société, mais que l'école ne peut compenser que de manière limitée par l'éducation», a déclaré la présidente du SEW Joëlle Damé ce lundi lors de la conférence de presse de rentrée du syndicat.

Des réformes non menées jusqu'au bout

Elle a reproché au ministre de l'Education Claude Meisch (DP) de ne pas avoir mené ses réformes jusqu'au bout, de ne pas les avoir concertées avec les acteurs concernés et de ne pas en avoir vérifié l'efficacité à ce jour, comme l'enseignement des langues dans les écoles publiques internationales ou encore la Summerschool. Meisch annonce de nombreuses mesures isolées, mais le contexte global fait défaut.

Les nouveautés annoncées pour cette année scolaire ne plaisent que partiellement au SEW. L'aide aux devoirs dans les maisons relais n'est qu'une surveillance des devoirs et donc un trompe-l'œil, et l'annonce de l'application E-Bichelchen pour les enseignants, les parents et les maisons relais dispense les élèves de noter leurs devoirs de manière responsable, critique Jöelle Damé.

Les injustices sociales ne peuvent être compensées que de manière limitée par l'éducation.
Joëlle Damé, présidente de la SEW

«Nous ne voulons pas nous fermer à l'idée d'une alphabétisation française, mais ce n'est pas le moment de faire des expériences», a-t-elle déclaré, en critiquant le fait que le projet pilote qui va être lancé dans plusieurs écoles a été mené à la légère et n'a pas été discuté avec les syndicats.

Selon Joëlle Damé, le parcours de formation annoncé par le ministre Meisch sur la radio 100,7 pour les personnes qui changent d'orientation (un an au lieu de quatre ans) n'est pas la bonne approche. Selon la présidente du SEW, cette formation, qui s'apparente à un cours accéléré, entraîne une perte de qualité. Le SEW propose que les nouveaux venus enseignent avec un professeur expérimenté pendant leur première année de travail. De plus, trop d'enseignants seraient détournés de l'enseignement direct pour des tâches programmatiques ou bureaucratiques.

Prolonger le cycle inférieur en ESG

En secondaire, la différenciation dans les classes inférieures (niveau de base, niveau avancé) de l'enseignement secondaire général (ESG) préoccupe le SEW. Le SEW demande plus de moyens pour une différenciation externe (groupes séparés).

Lire aussi :Aide aux devoirs dans toutes les maisons relais

L'orientation après la 5e ESG pose également problème. Les élèves et les parents sont «complètement perdus» et ont besoin d'informations transparentes et compréhensibles «afin qu'ils sachent de quels résultats scolaires ils ont besoin pour faire le bon choix après la 5e», déclare Michel Reuter du SEW. Le syndicat propose de prolonger d'un an le cycle inférieur à l'ESG et de reculer d'un an le choix de l'orientation afin que les élèves aient un peu plus de temps pour faire leur choix.

Cette année scolaire marque aussi le début du DAP Education, une formation très appréciée des élèves, comme l'a expliqué Michel Reuter - mais au détriment d'autres formations dans le domaine social comme le DAP Auxiliaire de vie et le DAP Aide-soignant, où les inscriptions sont en baisse. La raison en est probablement les critères d'accès, qui sont moins élevés pour le DAP Education que pour d'autres formations DAP dans le domaine social.

Nous avons besoin de plus de formations qui donnent aux gens le droit à un salaire minimum qualifié.
Vera Dockendorf

Revaloriser la formation professionnelle

De manière générale, le SEW se prononce pour une revalorisation des formations professionnelles. Ainsi, il devrait être possible d'obtenir un brevet de maîtrise après le DAP, a déclaré Vera Dockendorf. Il faudrait également proposer davantage de formations professionnelles DAP au Luxembourg, plutôt que dans les régions frontalières étrangères. Il faut en outre davantage de formations à bas seuil, «qui donnent aux gens le droit au salaire minimum qualifié».

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