«Si je peux accéder à la fonction-clé, je le ferai»
A dix mois des prochaines élections communales, Serge Wilmes, premier échevin de la capitale, dresse un premier bilan de sa mandature en coalition avec le DP et ne cache pas ses ambitions pour devenir à son tour bourgmestre.
Serge Wilmes (CSV) assure avoir des relations de respect et d'estime envers la bourgmestre Lydie Polfer (DP). © PHOTO: Gerry Huberty
Etape par étape, et ne pas gravir les échelons trop rapidement. En 2017, Serge Wilmes a permis au CSV d'être de nouveau aux commandes en coalition avec le DP à Luxembourg-Ville, alors que son parti siégeait depuis 12 ans dans l'opposition. Pour les prochaines élections communales qui se tiendront le 11 juin 2023, soit dans dix mois, l'actuel premier échevin de la capitale vise désormais un échelon supplémentaire: devenir bourgmestre.
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«Nous sommes encore en train de monter la liste. Je suis le président du CSV de la capitale et le premier échevin, mais c'est clair que je mènerai cette liste. C'est clair comme de l'eau de roche», affirme Serge Wilmes.
Président de la Jeunesse chrétienne sociale (2008-2014), il devient député en 2011, après le décès de Lucien Thiel auquel il a succédé. Exercer ce mandat est un «rêve» qui devient réalité, confiait-il alors à l'époque. Devenir bourgmestre, un rêve également pour lui? «J'ai grandi à Merl et les villes m'ont toujours fasciné, y compris ici parce que c'est un organisme complexe et c'est très passionnant de voir comment faire fonctionner et améliorer tout ça. Je suis un citoyen normal de la Ville et je me suis aussi engagé pour la concevoir. Si je peux accéder à la fonction-clé, je le ferai.»
Améliorer la qualité de vie et le bien-être
Contrairement à François Benoy, conseiller communal déclaré candidat et tête de liste de déi gréng, il n'est pas encore question pour Serge Wilmes de se dire déjà en campagne: «Contrairement à la dernière fois où le CSV était dans l'opposition, nous sommes cette fois-ci aux responsabilités et nous devons accomplir cette tâche jusqu'à la fin, et nous le ferons parce qu'il reste encore beaucoup de choses à faire.»
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Si le moment n'est pas non plus encore venu selon lui de parler de programme, le premier échevin estime qu'en tant que «communauté de la ville» il y a deux objectifs à atteindre: «la qualité de vie et le bien-être». «Pour y arriver, il faut permettre aux habitants de pouvoir vivre en ville. Les logements abordables resteront une priorité. En tant que CSV, nous considérons qu'il est important de se créer une réserve foncière», assure Serge Wilmes.
Ce dernier défend la politique menée avec le DP en matière de logements en soulignant que «le droit de préemption a été massivement utilisé» et que la Ville a acheté de nombreux terrains pour «un montant de près de 130 millions d'euros». Dans ce domaine, Serge Wilmes considère qu'il n'y a aucune dissonance avec le partenaire DP: «Dès le départ, nous étions sur la même longueur d'onde sur ce sujet pour autant que Ville réalise tous ses objectifs à 100%.»
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Pour améliorer la qualité de vie des habitants, Serge Wilmes insiste notamment sur l'importance d'avoir des commerces et de réaménager l'espace urbain de manière à renforcer la vie de quartier et de permettre aux habitants de se rencontrer. C'est d'ailleurs l'objectif affiché avec l'installation temporaire cet été d'un kiosque sur la place de France à Merl.
En matière de mobilité, il se félicite que la coalition actuelle ait mis en place un plan de mobilité pour qu'à l'avenir, il n'y ait plus besoin d'avoir de grandes discussions à ce sujet, y compris concernant la mise en œuvre de voies cyclables plus sécurisées. Concernant la sécurité, notamment dans le quartier de la gare, Serge Wilmes appuie que c'est la coalition DP-CSV qui en a fait un sujet de débat. Pour le premier échevin, il y a deux facettes de la médaille à bien prendre en compte: la criminalité et le volet social.
Chacun joue pour «son équipe»
Sur ces nombreux sujets, Serge Wilmes ne met pas en avant de différence ou de dissonances majeures avec le DP. Au contraire même, selon ses dires: «Entre Lydie Polfer (DP) et moi, il n'y a aucune feuille de papier qui nous sépare et ça ne changera pas jusqu'à la fin. Nous nous faisons confiance l'un envers l'autre». Il déclare même qu'il y a du «respect et de l'estime» entre lui et la bourgmestre de la capitale. Pour Serge Wilmes, ce duo est complémentaire entre l'expérience de Lydie Polfer et sa jeunesse.
Concernant la sécurité, Serge Wilmes dit vouloir prendre en compte la criminalité et le volet social. © PHOTO: Gerry Huberty
Sur ces nombreux sujets, Serge Wilmes ne met pas en avant de différence ou de dissonances majeures avec le DP. Au contraire même, selon ses dires: «Entre Lydie Polfer (DP) et moi, il n'y a aucune feuille de papier qui nous sépare et ça ne changera pas jusqu'à la fin. Nous nous faisons confiance l'un envers l'autre». Il déclare même qu'il y a du «respect et de l'estime» entre lui et la bourgmestre de la capitale. Pour Serge Wilmes, ce duo est complémentaire entre l'expérience de Lydie Polfer et sa jeunesse.
Mais s'il y a bonne entente, le président du CSV de la Ville de Luxembourg rappelle tout de même que chacun joue pour «son équipe» et qu'il prendra «son chemin»: «Il y aura évidemment un moment où chacun devra prendre position par rapport aux grands défis de notre ville sur les mesures et objectifs à atteindre. Nous le ferons et nous verrons le résultat.» Serait-il prêt à former de nouveau une coalition avec le DP ? «Comme chaque parti, nous nous lançons dans la campagne pour faire le meilleur score, c'est évident. Sur la base des résultats et des projets, nous verrons ce qui est possible de faire et ce qui est compatible avec notre vision», rétorque Serge Wilmes.
«La plus belle fonction est d'être aux responsabilités à Luxembourg-Ville, m'a confié Lydie Polfer
Si l'actuelle bourgmestre se lance également dans la course, il y aura donc à un moment donné aussi une compétition entre eux. Récemment sollicitée, cette dernière a balayé la question de son intention de se représenter. Lydie Polfer s'est contenté de répondre que le DP aborderait ce sujet en fin d'année.
Devenir bourgmestre, la «suite logique»
Depuis son arrivée au collège échevinal en 2017, Serge Wilmes dit avoir pu gagner à son tour en expérience et en connaissance des dossiers. Il reconnaît qu'il a appris beaucoup aux côtés de Lydie Polfer, notamment sur l'organisation de réunions ou sur le fait d'avoir une vue globale sur les choses. «La plus belle fonction est d'être aux responsabilités à Luxembourg-Ville, m'a confié Lydie Polfer, qui était par le passé également ministre des Affaires étrangères. C'est ma première expérience, mais je suis d'accord avec elle», raconte Serge Wilmes.
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Avec son bagage acquis au cours des dernières années, à 40 ans, ce père de trois enfants estime que par rapport à la dernière élection, les enjeux ont changé. Si la dernière fois, l'objectif était de revenir dans la majorité pour le CSV, devenir bourgmestre constituerait la «suite logique» de la prochaine étape électorale.
Quel style souhaiterait-il faire valoir s'il parvient à la tête de l'hôtel de ville ? «Je reste fidèle à ce que je suis et je m'engage avec mon talent, mes idées et mon énergie pour que nous puissions en tant que communauté mieux vivre. Je le ferai, peu importe la fonction, car elle ne doit pas changer l'homme. La fidélité et l'authenticité sont des valeurs qu'apprécient les gens.»