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65,15 millions d'euros planifiés pour 2022

Six priorités pour l'aide au développement

Franz Fayot a présenté la nouvelle stratégie du Luxembourg en sa qualité de ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire à l'occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire du 19 août.

Franz Fayot a évoqué le recensement de 50 points d'action dans le rapport «Stratégie générale de la coopération luxembourgeoise - En route pour 2030».

Franz Fayot a évoqué le recensement de 50 points d'action dans le rapport «Stratégie générale de la coopération luxembourgeoise - En route pour 2030». © PHOTO: Anouk Antony

«Aujourd'hui, les crises humanitaires durent plus longtemps, sont plus complexes et touchent plus de personnes que jamais. C'est pourquoi le 'business as usual' n'est plus acceptable: nous devons connecter les différentes communautés de travailleurs humanitaires, développer une approche centralisée et exploiter toutes les ressources dont nous disposons pour répondre aux défis humanitaires.»

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C'est par ces mots que le ministre Franz Fayot a débuté la conférence de presse de présentation de la nouvelle stratégie humanitaire du Grand-Duché dans un contexte où sont mêlées crises sanitaire, climatique et alimentaire suite à des conflits entre nations. La guerre en Ukraine a évidement été évoquée. Le Luxembourg a annoncé au total quatre millions d’euros destinés à l’aide humanitaire pour les Ukrainiens.

Concernant l'approche humanitaire globale du pays, qui se veut «résiliente, localisée, inclusive et durable en matière d'aide humanitaire», Franz Fayot a précisé que le rôle central revenait «aux partenaires de confiance dans la formulation et la mise en oeuvre» de la stratégie, à savoir, les Nations unies, la Croix-Rouge, le Croissant-Rouge, les organisations internationales et non gouvernementales, sans oublier le secteur privé.

La sécurité alimentaire en ligne de mire

En matière de sécurité alimentaire, le ministre a également tenu à rappeler que 40 millions d'euros ont été investis par l'aide au développement en 2021 et que 10% supplémentaires de cette somme sont prévus pour 2022. Un appel à projets pour ONG sera d'ailleurs lancé dans les mois à venir, sans qu'aucune date n'ait encore été annoncée. En attendant, des projets et des actions suivent leur cours, notamment par le biais de la coopération bilatérale avec LuxDev.

Par ailleurs, le Luxembourg occupe pour la première fois un siège au Conseil des droits de l'homme à Genève pour le mandat 2022-2024. Un rôle temporaire qui vient s'ajouter à bien d'autres engagements antérieurs allant dans ce sens, puisque l'action humanitaire est «devenue une priorité majeure de la politique étrangère du gouvernement».

Six priorités transversales

Pour 2022, 65,15 millions d'euros sont planifiés pour mener à bien l'objectif ultime souhaité, celui de «faciliter une action humanitaire inclusive et durable, fondée sur des principes basés sur les besoins, tout en gardant les personnes touchées par les crises au centre de toutes les interventions».

Pour ce faire, six priorités transversales ont été définies dans le nouveau plan stratégique du gouvernement:

  • La localisation de l'aide, puisque celle-ci joue un rôle majeur dans l'action humanitaire luxembourgeoise et qu'elle peut même être considérée comme l'une de ses spécificités. Le pays s'est en effet toujours appuyé sur les acteurs locaux mais aussi sur les marchés locaux lors de la mise en oeuvre de ses projets.

  • Le genre en partant du principe que les femmes et les filles sont souvent désavantagées dans de nombreux contextes humanitaires. Il conviendra d'axer d'autant plus sur la promotion de l'égalité et de l'équité entre les genres dans les programmes humanitaires, mais aussi sur l'importance de répondre aux besoins spécifiques de la population féminine (comme les besoins en protection hygiénique)

  • L'inclusivité des personnes en situation de handicap, sachant que sa promotion est complémentaire du reste des efforts pour promouvoir la protection des populations à risque.

  • La santé mentale, car elle représente un facteur important quant à la réussite des programmes d'assistance.

  • L'innovation et la numérisation, pour accélérer les réponses humanitaires mondiales de l'ensemble des acteurs mondiaux.

  • Enfin, l'écologisation de l'action humanitaire, afin de réduire l'empreinte environnementale de l'action humanitaire, notamment en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et les déchets et en encourageant les autochtones à investir dans des solutions innovantes.

Ces priorités s'intègrent pleinement dans les six objectifs stratégiques du gouvernement luxembourgeois, lesquels sont la protection des populations, le respect du droit international humanitaire (d'autant plus en ces temps de conflits armés), l'accentuation des partenariats entre tous les acteurs mondiaux dans la préparation au relèvement des pays post-catastrophe, le «Good Donorship*», la transformation numérique et la bonne coordination des réponses aux urgences humanitaires.

L'ensemble de la stratégie du gouvernement est à retrouver sur le site dédié à la direction de la Coopération au développement et de l'Action humanitaire.

*Good Donorship?

Il s'agit d'une caractéristique bien propre à l'action humanitaire luxembourgeoise. En accord avec les engagements pris lors du Sommet humanitaire mondial de 2016, le Luxembourg s'engage à des financements flexibles mais surtout à réduire la charge administrative incombant aux organisations humanitaires.

Le but est d'arriver à une plus grande flexibilité opérationnelle pour l'ensemble des acteurs, afin de répondre de façon optimale aux besoins urgents générés par des situations de conflits mais aussi aux phénomènes climatiques et météorologiques.

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