Virgule

Tout est fait pour sécuriser le 112

Mercredi soir et jeudi matin, en France le numéro d'appel d'urgence a été injoignable. Au Grand-Duché, pareille mésaventure est déjà survenue voilà quatre ans. Depuis, les secours ont mis en place des alternatives.

Deux tiers des appels au 112 ne nécessitent par l’intervention des services de secours en réalité. Le péril est donc plus l'encombrement inutile des lignes que la panne d'accessibilité.

Deux tiers des appels au 112 ne nécessitent par l’intervention des services de secours en réalité. Le péril est donc plus l'encombrement inutile des lignes que la panne d'accessibilité. © PHOTO: Photo archives : Guy Jallay

Patrick Jacquemot

Feu, secours à personne, alerte incendie, accident de la circulation : ce ne sont pas les occasions qui manquent pour composer le 112. L'an dernier encore, à 242.671 reprises, le standard luxembourgeois a sonné. Soit un appel toutes les deux minutes... Et dans le local encore en service rue Robert Stumper dans la capitale, on croise les doigts pour que la mésaventure que viennent de connaître les secours français ne survienne plus au Grand-Duché. «Nous avons connu ce genre de panne à deux reprises en 2017, et c'est vrai que c'est déstabilisant. Autant pour ceux qui tentent de nous joindre, que pour nous qui perdons le contact avec le public en détresse», se souvient Cédric Gantzer, porte-parole du CGDIS.

Lire aussi :«Ce que nous recherchons, ce sont les compétences»

Mais le double épisode aura au moins eu un effet positif : le corps grand-ducal d'incendie et de secours et l'ensemble des opérateurs téléphoniques se sont coordonnés dans la foulée. Une réunion pour tenter de trouver des parades à ce type d'incident technique sur le réseau GSM. L'idée étant que 112 et 113 (pour la police) soient effectivement joignables 24/7.

«Avec l'Institut luxembourgeois de régulation et les partenaires, il a été convenu que tout opérateur qui constatait une impossibilité de liaison via son réseau prévienne en priorité le CGDIS. A charge alors pour les pompiers d'informer la population via médias et réseaux sociaux des alternatives possibles pour nous atteindre en toutes circonstances.»

Pas un numéro fourre-tout...

De la totalité des appels reçus par le 112 en 2020, seuls un tiers ont engendré une intervention des secours. Soit tout de même 59.721 sorties au cours de l'année, ou une toutes les 7 minutes. Donc le constat du CGDIS est que nombre de coups de téléphone adressés au numéro de secours (médicaux ou pompiers) n'étaient pas appropriés «et surtout risquaient d'encombrer la ligne pour de vraies urgences». Aussi, petit rappel, le 112 sert au signalement des : - personnes blessées et malades ; - accidents avec blessés ; - incendies, inondations, intoxications, pollutions ; - situation présentant un danger potentiel pour des personnes.

Car côté pompiers, que ce soit à l'actuel standard ou dans les futures installations à la caserne de Gasperich, tout est mis en oeuvre pour éviter ce genre de rupture de communication pouvant mettre des vies en danger. «Par exemple, ce n'est pas une ligne filaire qui transmet les appels mais plusieurs. Donc si par mégarde, par exemple, un engin de chantier venait à couper la liaison, un relais est possible», note Cédric Gantzer.

Une redondance que l'on retrouve également au niveau de l'alimentation électrique. Avec même, sécurité supplémentaire, des groupes électrogènes spécialement dédiés à l'alimentation en énergie du standard.

Sur le même sujet

Sur le même sujet