«Tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut plus de policiers»
Serge Wilmes, premier échevin de la capitale, souhaite ravir le poste de bourgmestre dans la capitale. Il se dit optimiste et serein à deux semaines du scrutin.
Serge Wilmes plaide pour le retour d'une police communale dans la capitale. © PHOTO: Thomas Berthol
Serge Wilmes, plusieurs locaux sont vides dans le quartier de la gare, que souhaitez-vous faire pour redonner vie à ce quartier?
Si mon parti sort renforcé des élections communales et que je deviens le prochain bourgmestre de la capitale, nous inviterons tous les habitants pour développer des plans de quartier. Il sera question de l'offre des commerces, des écoles, des parcs. Ça avait déjà été fait il y a 20 ans et je souhaite le refaire en adaptant cela aux moyens d'aujourd'hui. Si nous parvenons à développer nos quartiers avec des commerces de proximité, on n'a plus besoin de se déplacer pour chaque achat. Une ville où de courtes distances peuvent être effectuées est une ville durable. Il faut s'y atteler dès la première année pour garantir la qualité de vie des habitants.
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Avec vous, l'avenue de la Gare abritera-t-elle essentiellement des pop-up stores ?
Non, pas du tout! Le but est d'avoir des commerces définitifs. Les pops-up stores sont des solutions transitoires pour ne pas laisser un endroit se dégrader. La commune peut aussi louer à des endroits stratégiques des locaux à long terme et les constituer de manière attractive.
Dans vos déclarations vous êtes souvent très critiques envers les Verts. Est-ce que cela veut dire que vous excluez de former une coalition avec eux?
C'est une mauvaise interprétation, je ne suis pas critique à l'égard spécialement d'un parti, mais si quelqu'un avance des arguments qui sont faux, je le dis. Notre objectif est de sortir renforcé de ce scrutin et nous verrons le soir des résultats quelles sont les possibilités pour entrer dans une coalition.
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Vous imaginez pouvoir faire une coalition avec le LSAP ou déi gréng, qui ne partagent pas la même vision que vous concernant l'interdiction de la mendicité?
On doit d'abord voir quels résultats ils obtiendront. Si de telles discussions ont lieu, je pense qu'on ne peut pas éluder la réalité. Notre solution a été bloquée, mais aucune alternative n'a été proposée. Tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut plus de policiers. Je pense qu'il peut donc y avoir un consensus pour que la commune dispose de ses propres moyens. Peu importe avec qui on discutera, on pourra se mettre d'accord là-dessus.
Votre solution, c'est le retour d'une police communale?
Absolument! Ce n'est pas la solution miracle pour tous les problèmes, mais c'est un projet pour redonner à la commune des moyens pour assurer sa mission d'ordre public sur son territoire. La police actuelle sera ainsi directement placée sous l'autorité du bourgmestre. Nous avons la compétence pour faire appliquer le règlement de police. Certains disent qu'un tel projet prendrait des années, je ne sais pas pourquoi ils sont aussi pessimistes. Une telle mesure existait par le passé et c'est aussi le cas à l'étranger. Ce n'est pas un deuxième corps qui est créé, mais ce sera une nouvelle unité au sein de la police. Je pense que les partis qui y sont réticents verront que cette idée n'est pas si mauvaise.
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Tous les partis plaident pour plus de logements abordables. Quelles sont vos propositions en matière de logements?
Quand nous sommes entrés dans la coalition, nous avons dit que la commune devait faire tout son possible. Pas seulement construire de nouveaux logements, mais aussi de nouveaux quartiers comme le projet de la Porte de Hollerich. Nous avons poussé pour la création de ces nouveaux quartiers et l'achat de nouveaux terrains pour que la Ville soit actrice lors des plans d'aménagement particulier (PAP). La coalition précédente DP-déi gréng a dépensé en moyenne cinq millions d'euros par an pour acquérir de nouveaux terrains, nous avons multiplié ce montant par six pour atteindre 33 millions d'euros.
En tout, nous avons acheté des terrains pour une superficie de 4.000 ares pour un total de 160 millions d'euros. Cela n'est pas suffisant et ce n'est pas seulement une question de montant. Comment peut-on accélérer la construction de logements ? Comment peut-on adapter les procédures ? Ce sont, aujourd'hui, des questions auxquelles le prochain gouvernement devra trouver des réponses.
Nous devons poursuivre notre engagement. La Porte de Hollerich nécessitera déjà un investissement s'élevant à des milliards d'euros. Le DP propose 500 millions d'euros pour le logement. En étant dans le collège échevinal, nous savons que rien que le développement des infrastructures sportives dans la capitale nécessite une telle somme. Nous ne pouvons pas faire abstraction de la réalité du marché.
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Vous êtes en concurrence directe avec l'actuelle bourgmestre Lydie Polfer (DP). Quelle est l'ambiance entre vous actuellement?
Nous avons une très bonne relation, tout le monde peut le constater. Quand on travaille ensemble, on ne le fait pas pour nous mais pour nos citoyens. Ce ne serait sinon pas optimal si deux personnes qui travaillent ensemble ne s'entendaient pas. Nous avons collaboré de manière étroite ces dernières années, ce qui a renforcé notre confiance mutuelle. Nous sommes bien sûr issus de différents partis et générations. Je ne fais pas une campagne contre une autre personne, mais pour une vision et une ambition.
Quel est votre état d'esprit à deux semaines des élections?
Je suis optimiste et serein. Avec les vacances de la Pentecôte, la dernière semaine avant les élections sera très intense. La campagne se fera jusqu'au 10 juin. Nous avons une équipe unie et une vision claire.