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Trois arrestations dans le cadre de l'affaire Avrox

Les enquêteurs ont notamment interpellé un individu au Luxembourg concerné de près par le marché trouble passé pour la livraison de masques au ministère de la Défense belge.

Ancien agent de joueur, ex-employé d'Ernst & Young, devenu cogérant d'Avrox, Brice Erniquin va devoir donner des explications à la justice.

Ancien agent de joueur, ex-employé d'Ernst & Young, devenu cogérant d'Avrox, Brice Erniquin va devoir donner des explications à la justice. © PHOTO: Guy Jallay

Patrick Jacquemot

Jeudi, une interpellation à Cannes avait été confirmée par le parquet de Bruxelles dans l'affaire Avrox. Désormais, l'instruction communique sur deux arrestations supplémentaires. Une au Grand-Duché (où la société avait son siège) et une autre en France. Interrogées à ce sujet, les autorités judiciaires ne souhaitent toutefois pas communiquer «ni sur les identités des personnes arrêtées, ni sur tout autre renseignement les concernant».

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Mais visiblement, les opérations policières menées en milieu de semaine dans plusieurs pays sur ce dossier ne consistaient pas uniquement à rassembler des pièces administratives. Et les mandats d’arrêt européens, émis par un juge d’instruction belge, ont bien été suivis d'effets.

Du côté luxembourgeois, l'interpellation a eu lieu jeudi. Là encore sans qu'il soit possible d'en savoir plus sur la personne concernée, ni sa fonction au sein d'Avrox. La possibilité d'une extradition vers la Belgique est plus que probable, mais des recours restent possibles donc l'opération ne peut se faire dans l'immédiat.

«Des escrocs qui ont profité de l'urgence et de la confiance »

En Belgique, l'affaire (re)fait grand bruit. A la Chambre, jeudi, l'actuelle ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS) a réagi en indiquant se réserver «le droit d'agir» s'il ressortait de l'enquête que son administration a subi un préjudice. C'est en effet le ministère de la Défense (alors conduit par Philippe Goffin) qui avait conclu, en avril 2020, avec Avrox un marché pour la fourniture à la population de plusieurs millions de masques. Protections buccales qui n'étaient jamais arrivées dans la quantité souhaitée et dont la qualité sanitaire avait même fini par être mise en doute...

La justice belge a choisi d'ouvrir une enquête après que plusieurs sociétés (qui avaient été exclues de l'appel d'offres d'alors) se sont estimées lésées ; Avrox ayant pu produire de fausses garanties pour obtenir le marché. C'est tout ce que devra démontrer l'instruction désormais ouverte pour faux et usage de faux, fraude, blanchiment d'argent et entrave à la liberté de vente aux enchères ou d'enregistrement.

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De quoi faire réagir un parlementaire belge, Georges Dallemagne (cdH) : «Je n'oublierai pas qu'au moment où nous essayions de sauver des vies, il y avait des escrocs qui ont profité de l'urgence et de la confiance du parlement, du gouvernement et des institutions pour gagner beaucoup d'argent.»

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