Un budget 2020 mitigé pour la Chambre des métiers
Dans son analyse publiée vendredi, l'organe représentant les artisans plaide pour un soutien plus franc au développement des zones artisanales et au comblement des besoins en main-d'œuvre. En revanche, les efforts en matière de digitalisation et d'éducation sont salués.
Pour la Chambre des métiers, le budget 2020 du gouvernement soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses. © PHOTO: Guy Jallay
«Peu de réponses pour beaucoup de questions». Telle est, en substance, l'analyse du budget 2020 publiée ce vendredi par la Chambre des métiers, qui préconise «une stratégie intégrée pour trouver les réponses adéquates».
Estimant que tous «les grands défis du futur – logement, mobilité, protection du climat, besoins en main-d’œuvre – sont étroitement liés», l'organisation patronale des artisans pense que «l’écueil consisterait à vouloir solutionner chaque défi de manière isolée». Pour elle, dans ce contexte, «l’élément catalyseur est à chercher dans une croissance forte et continue».
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Si le partenaire social salue des points positifs dans les domaines de l'éducation et de la digitalisation», il estime que la proposition de budget présentée par le gouvernement le 14 octobre dernier n'apporte «pas de réponse adéquate» aux grands défis actuels que sont «le logement, les besoins en main-d'œuvre ainsi que la pénurie de zones d'activités économiques.» Pour rappel, la Chambre des métiers avait fait état d'un besoin de 9.400 salariés dans le secteur de l'artisanat.
Le ralentissement de l'économie représente aussi une source d'inquiétude pour la Chambre interprofessionnelle, tout comme «les implications budgétaires du plan national intégré pour l'énergie et le climat (PNEC) et de la réforme fiscale», qui reste «une grande inconnue».
Satisfecit sur les recettes fiscales
Pour atteindre les objectifs fixés pour 2030 en matière de transition énergétique, la Chambre des métiers propose «la création d’un Pacte climat pour les PME accompagné d’un régime d’aide spécifique et une réforme des prêts climatiques».
Si les artisans notent une «situation conjoncturelle favorable» et une «évolution positive des recettes fiscales», l'organe représentatif du secteur artisanal est d'avis que l'imposition automatique de l'IRC (impôt sur le revenu des collectivités, ndlr) «en train de s'estomper» est un facteur laissant augurer «un développement moins favorable des finances publiques à l'avenir».
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De même, si l'organisme interprofessionnel constate «un freinage des dépenses sur la période 2021-2023», il regrette «l’absence d’explications sur les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.»
Toujours en cours d’examen dans différentes commissions parlementaires, le budget de l'État 2020 devrait être voté avant la fin de l'année. Avant cela, le Conseil d'État ainsi que diverses associations et syndicats doivent en livrer leur analyse, dans la foulée de la Chambre des métiers.