Un demi-million d'euros de dégâts dus au gibier
En 2020, cerfs et sangliers notamment ont entraîné plus de 563.000 euros de dommages dans des cultures au Luxembourg. De quoi préoccuper aussi bien chasseurs que cultivateurs.
Même petits, les marcassins peuvent aussi causer de lourds dommages aux cultures. © PHOTO: Romain Schanck
Pas la peine de revenir sur la question : pas question pour l'actuelle ministre de l'Environnement d'autoriser la chasse de nuit. Et cela même si certaines populations de gibier ont tendance à se multiplier au-delà de ce qui est acceptable. Carole Dieschbourg (Déi Gréng) veut bien réfléchir à la possibilité d'utiliser les appareils de visée nocturne. Accessoires prohibés pour l'heure. Mais toujours pas question de tirer sous la lune; au mieux ces systèmes pourraient être employés au crépuscule, pas plus tard.
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Un choix, exprimé à nouveau mardi, dans une réponse parlementaire adressée au député Jeff Engelen (ADR). Pour le parlementaire, il s'agissait pourtant là d'une solution à envisager. En effet, avec le covid et les limitations dans la pratique de la chasse liées aux risques d'infection entre pratiquants, la population des sangliers (par exemple) a largement grandi. De l'ordre de 4.000 à 5.000 têtes, estime l'élu.
Pour le député, limiter le nombre de têtes de façon plus intensive dans les mois à venir, permettrait aussi de diminuer la part des dégâts causés par les animaux des bois dans les cultures. Car dans les prés (60%) ou les champs de maïs du pays (30%) , la facture pèse lourd. Lourd sur les chasseurs d'abord qui sont les premiers à devoir dédommager les agriculteurs dont les exploitations ont eu à subir le passage des bêtes à l'appétit féroce. Rien qu'en 2020, la note s'est tout de même montée à 563.914 euros. En tout cas pour les dommages signalés au fonds spécial d'indemnisation géré par l'Administration de la nature et des forêts.
Aussi, est-il difficile de faire une corrélation entre l'importance de la faune par rapport au montant des dégâts remboursés. Ceux-ci n'étant pas entièrement déclarés au service compétent. Mais des données «correctes et complètes» pourraient s'avérer «extrêmement importantes pour la gestion» des populations animales, reconnaît Carole Dieschbourg.
Et qu'on se le dise : les remboursements octroyés ne concernent pas seulement des parties cultivées, mais aussi des parcelles de forêt qui ont pu être retournées par le groin de certains ou de jeunes pousses croquées par des biches et des faons affamés.