Un dirigeant d'Avrox sous les verrous
C'est à Cannes que vient de rebondir l'affaire mettant en cause une société abritée au Luxembourg. Un des administrateurs d'Avrox (soupçonné d'escroquerie à l'encontre du ministère de la Défense belge) est maintenant entre les mains de la police.
L'été dernier, les deux codirigeants de la société établie rue de Bastogne avaient tenté de défendre leur bonne foi dans la presse, maintenant c'est la justice belge qu'ils doivent convaincre.
Pour l'instant, le parquet de Bruxelles communique sur la pointe des pieds sur le dossier Avrox. Oui, des perquisitions ont bien été menées mardi en Europe, Luxembourg compris. Oui, (au moins) un mandat d'arrêt européen a bien été délivré par la justice belge pour l'arrestation d'un des trois dirigeants de la société mise en cause dans un marché douteux passé avec le gouvernement belge. Non, aucun nom ne peut être donné pour l'heure.
Lire aussi :La justice aux trousses des masques Avrox
Il n'empêche, depuis ce début mai, ce qu'il convient d'appeler «l'affaire Avrox» prend une nouvelle dimension. Un magistrat ayant décidé d'ouvrir une enquête pour faux et usage de faux, escroquerie et entrave à la liberté des enchères dans le cadre d'un contrat pour fournir à la Belgique initialement 32 millions de masques. Au final, à peine la moitié avait été réceptionnée, et il s'est avéré que de sérieux doutes planaient dans la qualité sanitaire de ces protections qui devaient être distribuées -via les pharmacies- à la population.
Le quotidien Nice Matin, dans son édition du 5 mai, informe qu'un Cannois a été interpellé dans le cadre de ce dossier. Sans préciser l'identité de l'individu en question. Mais il pourrait fort bien s'agir de Laurent Hericord, qui avait tenu un restaurant dans la cité méditerranéenne. Selon le journal, la justice française se donnerait quelques jours pour examiner la situation de cet administrateur-délégué, et répondre à une éventuelle demande d'extradition de l'intéressé vers la Belgique.
Quel sort attend ses associés? Sur ce point aussi, motus du parquet de Bruxelles. «L'instruction reste en cours, avec les informations que les perquisitions menées dans le cadre d'Eurojust auront pu rapporter» et éventuellement les témoignages de ceux qui ont pu être proches de ce dossier qui avait, en son temps, été validé par le ministère de la Défense Philippe Goffin.
Lire aussi :Avrox met bas les masques
A 2,50€ l'unité, Avrox n'avait pas été la société mieux-disante sur ce marché, mais elle avait réussi à «prouver» aux autorités belges qu'elle avait déjà su livrer d'importantes quantités de masques à une époque où l'accessoire était devenu très couru et quasi introuvable tant la demande explosait alors. L'argument avait fait la différence.
L'enquête qui se poursuit pourrait avoir des ramifications internationales, puisqu'un éventuel complice brésilien (ayant une société basée sur l'île Maurice) est dans le collimateur de la justice également. Selon Nice Matin, des perquisitions auraient également eu lieu au Portugal.