«Un énorme mensonge! On en a la preuve»
Ce lundi, Jean-Marc Graul et trois soutiens se présentent à la Chambre des députés pour faire valoir leurs arguments face à une éventuelle obligation vaccinale des plus de 50 ans contre le Covid-19.
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La troisième tentative aura été la bonne. Ce lundi, à 10h30, Jean-Marc Graul défendra sa pétition n° 2.193 intitulée: «Pas d'obligation de vaccination pour les personnes de plus de 50 ans!!» Ses deux précédentes, n°1929 et n°2054, déposées le 6 juillet et 11 octobre 2021, avaient été jugées irrecevables par la Chambre des députés. La première car «sans objet»; la seconde car similaire à la n°2044 portant «contre l'obligation de présenter le Covid Check dans les institutions publiques (les hôpitaux, les écoles, etc.) et les entreprises privées».
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Facteur de son état, Jean-Marc Graul se rendra ce lundi matin rue du Marché aux Herbes accompagné de David Bouillon, médecin généraliste à Mons, Johnatan Barthelemy, kinésithérapeute à Rodange, et du docteur Benoit Ochs, condamné le 16 mars dernier par le Conseil supérieur de discipline du Collège médical à un an d'interdiction d'exercice de la médecine pour l'infraction de 13 articles du code de déontologie.
Ce groupe, peut-on lire dans le communiqué envoyé aux médias vendredi 14 octobre, s'est constitué sur «de nombreuses inquiétudes vis-à-vis de la vaccination contre le Covid-19 et de nombreuses décisions antidémocratiques et non fondées ont été prises durant ces 2 années de crise».
RN, «Les éveillés des 3 frontières» et Dr Ochs
Ce quatuor ne serait donc que la partie visible d'un collectif dont on ne connaît, ni le nom, ni le nombre de membres. «On a vraiment des gens qui sont autour de nous, qui nous ont apporté de quoi nourrir le dossier», affirme Johnatan Barthelemy, tout en précisant être proche d'autres groupes tel «Le Bon droit», très active dans la défenses des libertés individuelles, et une autre, humblement nommée «les éveillés des trois frontières». La première avait vu en mars dernier le tribunal de première instance de Namur en Belgique lui donner raison et mettre fin prématurément à la prolongation de trois mois du Covid Safe Ticket (CST) qui devait prendre fin le 15 avril.
Initialement, Benoît Ochs ne devait pas faire partie de la délégation, comme l'explique Johnatan Barthelemy: «Nous comptions sur Virginie Joron qui s'était bien fait entendre à la Commission européenne au point de se faire couper le micro, mais Virginie ne sera pas là, car la Chambre des députés a refusé sa présence. Elle dit ne pas vouloir se retrouver avec un débat entre parlementaires européens et luxembourgeois. Bon, l'excuse vaut ce qu'elle vaut... Alors, pour la remplacer, on a fait appel au Dr Ochs.»
Précisons que Virginie Joron, députée européenne et présidente du groupe Rassemblement national (RN) à la région Grand Est, avait été mise, en juin 2021, et avec quatre membres de son groupe (Hervé Juvin, Jean-Lin Lacapelle, Thierry Mariani et Philippe Olivier), sur «liste noire» par le Parlement européen pour «faux voyages d'observation électorale» suite à un déplacement en Crimée occupée par la Russie.
Une opposition farouche aux vaccins anti-covid
Johnatan Barthelemy, juge l'absence de Virginie Joron «embêtante parce qu'au niveau dialectique, au niveau de ce genre d'auditions, elle a l'habitude et est assez efficace» mais dit pouvoir se consoler avec la présence de Benoît Ochs. Sur le plan de l'image, sa présence n'est-elle pas embarrassante? «Le docteur Ochs n'a pas été condamné pour avoir fait du mal à ses patients, mais pour ne pas avoir respecté le code de déontologie et les règles mises en place par le gouvernement», s'agace M. Barthelemy.
À sa sortie d'audience, l'intéressé avait lancé à la cinquantaine de soutiens venus le soutenir: «Ce n'est pas terminé.» Le voilà donc de retour.
Ce lundi, la Chambre des députés verra donc ce quatuor défendre une position déjà connue. Si le sujet de la pétition est «la non-obligation vaccinale pour les personnes de plus de 50 ans!!», il est bien évident qu'en toile de fond demeure l'opposition farouche aux vaccins anti-covid.
«Cette pétition, au vu des derniers avancements, va en fait couvrir toute la population car les arguments avancés concernent l’entièreté de la population», peut-on lire dans le communiqué de presse envoyé par Johnatan Barthelemy au nom d'un collectif dont on ne connaît justement pas le nom. «Nous n'avons pas de nom et parlons au nom des plus de 5.000 personnes (Ndlr: 5.047) qui ont signé la pétition. Le groupe ''actif'' est une partie de tous les groupes formés depuis deux ans et qui amassent les informations et les ressources. En aucun cas mon nom n'est représentatif des ces personnes. Je suis juste l'intermédiaire entre eux et les médias.»
Les gouvernements nous l'ont vendu en nous disant ''faites-vous vacciner pour pouvoir aller voir grand-mère''
Des informations, M. Barthelemy assure en avoir beaucoup dans «un dossier de 44 pages», mais précise que l'objectif sera de s'attaquer à l'obligation vaccinale (Ndlr: qui n'existe pas au Grand-Duché) à coups «d'arguments de loi, d'arguments éthiques et quelques arguments scientifiques pour dire que cette obligation n'a aucun lieu d'être. On va s'attaquer plus à l'obligation qu'à la vaccination.»
Dans le communiqué, il est dit qu'«à ce jour cependant, nous avons plusieurs arguments (qui ne sont même plus démentis), comme le fait que cette injection n'empêche ni l'infection, ni la contagion, ni les formes graves».
Au téléphone, Johnatan Barthelemy ajoute: «Les gouvernements nous l'ont vendu en nous disant ''faites-vous vacciner pour pouvoir aller voir grand-mère''. Donc on a quand même été en majorité se faire vacciner sur un énorme mensonge! D'ailleurs, on en a la preuve. Ça a été dit. Même au Parlement.»
Cette «preuve» à laquelle fait allusion Johnatan Barthelemy date du 10 octobre dernier. Ce jour-là, Janine Small, chargée auprès de Pfizer des marchés internationaux du laboratoire, est interrogée par le député néerlandais Rob Roos (JA21, droite conservatrice). À la question «le vaccin Covid de Pfizer a-t-il été testé sur l’arrêt de la transmission du virus avant d'être mis sur le marché ?», Janine Small répond par la négative. Suffisant alors pour que le Néerlandais s'empresse de poster via Twitter une vidéo dans laquelle il donne l'impression d'avoir percé un mystère bien gardé.
Mais voilà, ce 10 octobre, devant le Parlement européen, Janine Small ne dit rien d'autre de ce qui est déjà connu publiquement. Et ce depuis le 8 décembre 2020, soit deux semaines avant l'autorisation de la mise sur le marché du vaccin élaboré par le conglomérat germano-américain BioNTech/Pfizer. En effet, l'association américaine Food and Drug Administration indiquait que l'effet du vaccin sur la transmission était une inconnue. «À l'heure actuelle, on ne dispose pas de données permettant de déterminer la durée de la protection conférée par le vaccin, ni de preuves que le vaccin prévient la transmission du Sars-CoV-2 d'une personne à l'autre.»
Dès lors, pas étonnant que le personnel de santé soit le plus exposé. Et donc contaminé. Toutefois, dans le communiqué de la bande à Jean-Marc Graul, on lit ceci: «Santé France nous rapporte en août qu’un des secteurs le plus contaminé Covid-19 est le secteur hospitalier français !!! Où tout le personnel y restant est vacciné.»
Vacciné contre la Covid-19, Johnatan Barthelemy refuse de l'être et fera tout pour y échapper. «Aujourd'hui, j'ai zéro dose, mais je sais viscéralement que si on m'injecte ce truc-là, ça va mal se passer», indique l'intéressé inquiet à l'injection de ces vaccins à ARN Messager. «À partir de quel moment est-ce qu'on est maître de ses cellules, parce qu'on va leur faire faire quelque chose pour lequel elles n'ont pas été créées. Pour moi, c'est une peur. Et puis, depuis quand ils travaillent sur ces vaccins ARN messager? Depuis 2006.»
Dans un article du 6 décembre 2021, l'Institut national de la santé et de la recherche médical souligne que «les vaccins à acides nucléiques (Ndlr: ARN) sont étudiés depuis trente ans dans les laboratoires de recherche» et précise que leur «technologie est bien connue et bien maîtrisée par les scientifiques».
Johnatan Barthelemy ne cache pas ses doutes et dit être confronté tous les jours à des gens qui «présentent des effets secondaires liés au vaccin». Pour cela, il s'appuie sur un rapport de pharmacovigilance établi par la Division de la pharmacie et des médicaments de la direction de la Santé, en collaboration avec le centre régional de pharmacovigilance de Nancy. «Officiellement, dans ce document, vous avez 600 effets secondaires graves dont 17 décès dont personne ne parle.»
Dans ce rapport, que lit-on? Tout d'abord, il est rappelé que 1.334.511 doses de vaccin ont été administrées et que 507.413 personnes ont reçu au moins une dose. Aussi, il est mentionné que «2.383 rapports d'effets indésirables, appelés cas de pharmacovigilance, ont été enregistrés pour le Luxembourg». Soit 0,18% d'effets indésirables déclarés pour l'ensemble des doses de vaccins administrées.
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Ce lundi, à 10h30, les députés entendront une nouvelle fois les arguments des opposants au vaccin contre la Covid-19. Ils en avaient déjà eu l'occasion notamment le 12 janvier dernier lors de la venue de Luc Montagnier, prix Nobel 2008, accompagné pour l'occasion d'Alexandra Henrion Caude (directrice de recherche et généticienne) et Christian Perronne (vaccinologue, chercheur, spécialiste mondial des maladies infectieuses). Benoît Ochs, dont ses soutiens criaient à la «dictature», avait déjà eu droit de s'exprimer au Parlement.
Ce matin, Jean-Marc Graul et ses soutiens auront dix minutes pour faire valoir leurs arguments ce lundi devant la Chambre. «Ils sont si nombreux que 10 minutes, c'est dérisoire. C'est bien trop peu.»