Un logement sur cinq serait mal isolé
Face à une possible pénurie l’hiver prochain, le ministre de l'Energie appelle la population à réduire sa consommation de gaz. Mais pour certains logements mal isolés, cela peut constituer un véritable défi. Un challenge qui concernerait pas moins de 20% des habitations sur le territoire.
Klima-Agence propose un outil pour simuler les aides possibles pour rénover son logement. © PHOTO: Shutterstock
L'énergie la moins chère est celle qu'on ne consomme pas. Telle est, en substance, le message des ministres de l'Energie de l'Union européenne adressé à la population fin juin. Alors que le spectre de la pénurie continue de planer, Claude Turmes (Déi Gréng) et ses homologues appellent en effet les ménages à réduire leur consommation de gaz. Mais pour les logements les plus mal isolés, le défi reste de taille.
Lire aussi :Tous les résidents ne sont pas prêts à «faire un geste»
Car si pour certains, réduire la facture constitue un jeu d'enfant, pour d'autres, cela n'a rien d'évident. Malgré tous les petits gestes pour réduire sa consommation, les «passoires thermiques» restent en effet particulièrement énergivores. Parmi les causes les plus fréquentes de la surconsommation de ces logements, une mauvaise isolation du toit, l'usure de l'étanchéité des fenêtres ou encore la défectuosité ou l'absence d'un système d'aération.
Pas de classification officielle
Au Luxembourg, le nombre d'appartements et maisons concernés reste néanmoins flou. Car contrairement à ses voisins, le Grand-Duché ne dispose pas de classification officielle. Pour autant, Klima-Agence avance des estimations. À en croire Fenn Faber, directeur de l'agence du gouvernement, «un logement sur cinq se trouverait dans une situation où il faudrait mettre en œuvre des mesures de rénovation énergétique d’ici 2027».
Passoire thermique, kézako ?
Le terme est utilisé pour faire référence aux appartements et maisons très mal isolés. En d'autres termes, des logements avec une consommation de chauffage ou de climatisation excessive. Si certains pays d'Europe - comme en France ou en Belgique - disposent d'une classification, ce n'est néanmoins pas le cas au Luxembourg. Un mal pour un bien, selon Fenn Faber. «Chaque situation est différente», justifie le directeur de Klima-Agence.
Avec son équipe, le fraîchement nommé à la tête de la structure étatique propose ainsi «une offre de conseils, gratuite, neutre». L'objectif : mettre en avant les «démarches à entreprendre» pour rénover son logement.
Et le succès est au rendez-vous. Ces cinq dernières années, 9.000 demandes ont ainsi été introduites. La perspective d'un hiver difficile n'a fait qu'accentuer le phénomène. Car si le début de l'été constitue une période habituellement calme, cette année, les résidents sont en effet de plus en plus nombreux à solliciter l'agence gouvernementale. «On constate une augmentation de 25% à 30% des demandes sur les cinq premiers mois de 2022 par rapport à la même période en 2021», constate Fenn Faber.
Parmi les préoccupations récurrentes des résidents, les méthodes pour «économiser de l'énergie», complète Sarah Juchems, responsable du département Conseil. Mais pas que. Certains cherchent à se détourner autant que se peut du gaz. Les résidents, précise-t-elle, s'intéressent ainsi aux «panneaux photovoltaïques» et «au changement de chaudière».
Lire aussi :Le «Klimabonus», un outil pour la transition écologique
Mais ces travaux de rénovation ont un coût. Alors pour aider les résidents à rénover leur bien, une série de subsides ont vu le jour. Outre les aides communales et des fournisseurs, le gouvernement n'hésite d'ailleurs pas à mettre la main au portefeuille. Avec le programme «Klimabonus» (anciennement connu sous le nom de «PrimeHouse»), les ménages peuvent ainsi bénéficier de subventions pour tout projet initié entre 2022 et 2025. Avec des montants «revus à la hausse», note Sarah Juchems.
De quoi inciter davantage de résidents à franchir le pas. Pour rappel, 367 subventions «PrimeHouse» ont été accordées par l'État depuis 2017. Au total, ces subsides ont coûté 73,2 millions d'euros à l'État.
Quelles aides pour vos travaux ?
Qu'elles soient étatiques, communales ou au niveau des fournisseurs d’énergie, il existe toute une série d'aides pour rénover son logement. Klima-Agence propose de simuler le montant auquel vous aurez droit avant de vous lancer dans vos projets.