Un sésame sanitaire exigé à Bruxelles dès ce 15 octobre
Le Covid safe ticket n’autorisera l’accès à certaines activités et à certains lieux qu’aux vaccinés et aux non-infectés.
En Wallonie, où 82% de la population concernée a été vaccinée, l'entrée en vigueur du Covid safe ticket devrait intervenir vers la fin du mois. © PHOTO: AFP
De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - A défaut d’un cadre législatif, l’entrée en vigueur du Covid safe ticket (CST) prévue initialement pour le 1er octobre à Bruxelles avait été reportée. Cette fois, c’est sûr, le «pass sanitaire» à la belge sera exigé dès le 15 octobre. La mesure, qui était jusqu'ici limitée à l'organisation d'événements de masse, est donc étendue.
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Pour rappel, le Covid safe ticket atteste d’une vaccination complète depuis au moins quatorze jours - à l’exception du vaccin unidose Johnson&Johnson, les deux doses sont exigées. Si l'on n'est pas vacciné, il faut montrer un test PCR négatif effectué dans les 48 heures, un test antigénique réalisé dans les 24 heures ou un certificat de rétablissement datant de maximum 180 jours.
Concrètement, le CST est obligatoire à partir de 16 ans dans l'horeca (sauf à l'extérieur), les dancings et les discothèques, les foires commerciales et les congrès, ainsi que dans les établissements pour personnes vulnérables. Le CST doit être en revanche présenté dès 12 ans dans les hôpitaux et maisons de repos.
Le CST est également obligatoire dans les clubs de sport et de fitness en intérieur (et en extérieur à partir de 200 personnes) hors cadre scolaire. Il est d’application une fois la jauge de 50 personnes dépassée dans les établissements relevant des secteurs culturel, festif et récréatif (cinémas, salles de théâtre et de concert, cirques, parcs d’attractions, etc). Sous les 50 personnes, l’exploitant a le choix d’imposer ou non le CST.
Le contrôle sera opéré par les exploitants. Ceux-ci pourront demander la carte d'identité pour vérifier qu'il s'agit bien de la personne dont le nom figure sur le QR code du Covid safe ticket. Les sanctions pénales pourront aller de 50 à 500 euros pour les visiteurs et de 50 à 2.500 euros pour les organisateurs. Les établissements récalcitrants pourront être fermés par les bourgmestres.
Des exceptions sont prévues : les serveurs dans l’horeca n’ont paradoxalement pas à présenter le CST, mais ils doivent porter le masque. Les stagiaires des maisons de repos ne sont pas davantage concernés par cette obligation. Il en va de même pour les visiteurs des résidents en fin de vie, en soins palliatifs ou présentant un syndrome de glissement. Un régime semblable est accordé aux professionnels de la santé externes, aux livreurs, fournisseurs, techniciens.
Précision: le CST n’est pas obligatoire dans les transports et les services publics, les activités éducatives, ainsi que dans les magasins, centres commerciaux et lieux de travail.
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Côté wallon, le CST devrait entrer en vigueur – et suivant des règles proches ou identiques à celles de la capitale – entre le 15 octobre et le 1er novembre. La ministre régionale de la Santé, Christie Morreale, précise qu’il faut encore attendre l’avis du Conseil d’Etat en matière de protection des données, et qu’il n’y a pas d’urgence particulière puisque 82% des Wallons adultes ont été vaccinés. Bien que les chiffres de la pandémie soient bons actuellement, la socialiste met en garde contre un risque de rebond de l’épidémie et de saturation des unités de soins intensifs en novembre.
L’obligation du CST fait ses premiers remous. Samedi, entre 800 et 1.000 personnes se sont rassemblées place Saint-Léonard, à Liège, pour manifester contre son application prochaine en Wallonie. Elles jugeaient ce sésame sanitaire «discriminatoire et antidémocratique».
En Flandre, où la vaccination est un franc succès, le Covid safe ticket n’est pas d’application.